à New York, en 2010 (Photo : Mario Tama) |
[06/07/2012 08:42:27] NEW YORK (AFP) Le scandale des manipulations de taux du Libor par la banque britannique Barclays touche les banques américaines Citigroup et JPMorgan Chase, qui font l’objet de demandes d’informations de la part de régulateurs et enquêteurs, voire de poursuites de clients s’estimant lésés.
Citi, JPMorgan Chase et Bank of America font partie des banques internationales qui contribuent à la fixation du taux du Libor et de divers taux interbancaires.
Toutes trois se refusent à tout commentaire à propos du scandale des manipulation de taux interbancaires par Barclays, qui a déjà entraîné la démission du patron de la banque britannique au coeur de l’affaire, et de l’Association des banquiers britanniques (BBA) qui supervise la fixation du Libor.
Mais Citi et JPMorgan ont renvoyé à des déclarations faites dans des rapports d’activité trimestriels remis à l’autorité boursière américaine (SEC), où elles disent avoir reçu des demandes d’informations des enquêteurs.
“Des agences gouvernementales telles que le département américain de la Justice (DoJ), la CFTC, la SEC, ou d’autres juridictions telles que l’Union européenne, le régulateur des marchés britannique FSA, l’agence japonaise des services financiers (JFSA) et le bureau canadien de la concurrence mènent des enquêtes ou font des demandes liées aux déclarations faites par les panels de banques qui publient plusieurs taux interbancaires”, indique ainsi Citi dans son document remis le 24 février à la SEC.
éputés britanniques sur le scandale du Libor, le 4 juillet 2012 à Londres. (Photo : Carl Court) |
“En tant que membre de plusieurs de ces panels, des filiales de Citigroup ont reçu des demande d’informations et de documents. Citigroup coopère à ces enquêtes”, ajoute la banque.
JPMorgan Chase a fait de son côté des déclarations équivalentes.
Poursuites en justice dans plusieurs Etats
Par ailleurs, les deux banques font l’objet de poursuites de clients. Citi indique notamment dans ce document que le 16 décembre, la JFSA a pris des mesures contre sa filiale japonaise de marchés “à propos de déclarations faites par deux de ses traders sur le taux interbancaire Euroyen Tokyo (Tibor) et sur le Libor.
La JFSA a notamment “suspendu le courtage de dérivés de Citi Global Market Japan sur le Tibor et le Libor entre le 10 et le 23 janvier 2012”.
En outre, “à partir d’avril 2011, un certain nombre de plaintes en nom collectif et autres poursuites individuelles ont été déposées auprès de plusieurs tribunaux contre plusieurs banques ayant servi sur le panel du Libor et leurs affiliées, y compris certaines filiales de Citigroup”, précise Citi dans ce document.
Toutes ces poursuites ont été confiées “au tribunal de Manhattan (Southern District of New York) devant la juge Naomi Buchwald”, conclut Citi dans un rapport trimestriel daté du 10 mai.
ège de la banque JPMorgan Chase à New York, le 19 juin 2012 (Photo : Stan Honda) |
JPMorgan Chase indique pour sa part faire l’objet de poursuites “aux côtés d’autres banques dans une série de plaintes individuelles ou plaintes en nom collectif dans plusieurs Etats (américains) accusant (ces banques) d’avoir” menti dans leurs déclarations de taux entrant dans la fixation du Libor.
Bank of America ne fait, pour l’instant en tout cas, aucune mention dans ses propres déclarations boursières de demandes d’informations de la part des autorités sur ce sujet.
Les titres de ces banques sont d’ores et déjà sanctionnés par la perspective de possibles retombées financières, alors que Barclays a dû s’acquitter d’une amende de 450 millions de dollars.
Cette affaire écorne encore un peu plus l’image des banques et s’ajoute aux arguments des partisans d’une réglementation plus serrée de la finance mondiale.
Jeudi à Wall Street, Citigroup a perdu 2,93% à 26,84 dollars, Bank of America 2,98% à 7,82 dollars, et JPMorgan 4,18% à 34,38 dollars, pénalisés également par l’abaissement des taux d’intérêt en Europe.