Tunisie : Place des entreprises dans le processus d’aménagement et de gestion du territoire

Par : Autres

La dernière section de ce papier est consacrée à deux réflexions spécifiques à
la place des entreprises en tant qu’acteurs dans le système de planification et
de gestion territoriale. La première réflexion est relative aux interactions
souhaitées entre les entreprises et le système décisionnel pour l’action
publique en termes d’aménagement et de gouvernance territoriale.

La seconde question esquisse un rôle plus important pour les entreprises dans
l’aménagement et l’organisation des cadres de vie locaux.

1- Place des entreprises dans l’établissement des orientations et des schémas
d’aménagement du territoire

Les entreprises, à l’instar des autres acteurs locaux et de la société civile,
doivent être concertées au moment de l’élaboration des programmes d’aménagement
du territoire. Les entreprises constituent des acteurs du terrain en
confrontation directe avec les questions territoriales, et sont par la suite à
même de contribuer aux diagnostics et aux propositions. Les diagnostics
participatifs et les programmes concertés semblent être des modes de faire
compatibles avec cette approche.

Les réponses des entreprises à la question de l’enquête relative aux rôles
qu’elles veulent jouer dans le processus d’aménagement du territoire (cf.
tableau 1) montre une volonté affirmée des entreprises pour intégrer la
réflexion sur l’aménagement du territoire tant à l’échelle nationale (41,7% des
réponses) que locale (atteignant 60% des réponses, soit près de deux entreprises
sur toi qui souhaitent participer à la réflexion sur l’avenir des villes et
zones où ils sont implantés). L’échelle régionale, qui jusqu’à aujourd’hui est
faiblement présente dans les questions d’aménagement, ne semble pas la plus
intéressante pour les entreprises en termes de concertation, puisque la
fréquence la plus importante des réponses des entreprises (56,5%) concerne le
souhait d’être simplement consultés sur ces questions.

Tableau 1. Rôle souhaité par les entreprises dans le processus d’élaboration des
politiques et schémas d’aménagement du territoire (source: Enquête IACE 2011)

Ainsi, les rapports entre les entreprises (et ceux qui les représentent) avec le
système des structures élues à différentes échelles territoriales qui
ressortiront des futurs découpages territoriaux (communes, agglomérations
urbaines, conseils de gouvernorat, régions économiques…) gagneront à être mieux
définis et facilités.

Au niveau des processus de gestion des espaces (régions, villes et échelles
infra), la participation des entreprises est également capitale afin de veiller
d’une manière permanente à la préservation d’un environnement local propice au
développement des activités.

2- Un meilleur rôle des entreprises dans l’aménagement et l’organisation des
cadres de vie locaux

Les entreprises étant parmi les premiers bénéficiaires d’un aménagement de
qualité et d’une organisation adéquate des cadres de vies locaux et limitrophes
de son lieu d’implantation, elles sont ainsi appelées à contribuer activement
dans leur préservation et amélioration. Cette contribution peut prendre des
formes diverses (aménagement d’espaces publics, construction d’équipements,
participation à l’effort pour la construction ou l’amélioration des logements,
création d’une offre de transport pour les employés, soutien aux associations
locales…)

Conclusion

A partir d’une lecture de la situation actuelle caractérisée par des
déséquilibres régionaux et un système d’aménagement du territoire incapable de
réponde convenablement aux différentes aspirations et de contribuer plus
activement dans le développement économique, ce papier a essayé de définir des
lignes directrices pour un nouveau modèle d’aménagement du territoire.

Au niveau des objectifs globaux, ce modèle devra consolider la métropolisation
et la compétitivité des grandes villes pour une meilleure ouverture
internationale mais devra dépasser la simple compensation pour les régions
intérieures par une réelle intégration de ces territoires dans le développement
économique et l’instauration d’une équité territoriale.

Les instruments, les procédures et les institutions devront être révisés pour
plus de diversité, de réponses appropriées aux réelles problématiques posées et
de concertation-participation.

Une attention particulière devra être donnée à l’offre territoriale pour les
entreprises qui nécessite de dépasser le cadre foncier pour d’autres dimensions
liées au standing.

La réussite de ce système nécessite également des entreprises responsables au
niveau des territoires où elles sont implantées.