Afghanistan : 35 suspects du scandale de la Kabul Bank convoqués devant la justice

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à Kandahar le 27 décembre 2010 (Photo : Shoaib Safi)

[03/06/2012 13:52:31] KABOUL (AFP) Trente-cinq personnes accusées d’avoir participé à la quasi faillite de la Kabul Bank, ancienne première banque privée d’Afghanistan, ont été convoquées devant un tribunal spécial et des mandats d’arrêt ont été délivrés, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.

D’après Rahmatullah Nazari, un adjoint de l’avocat général, ces 35 personnes, dont des anciens cadres de la banque et un ancien gouverneur de la banque centrale – vivant désormais aux Etats-Unis -, ont participé au détournement de plus de 900 millions de dollars constaté en septembre 2010.

Au total, 14 des accusés habitent à l’étranger, indique l’enquête du parquet général, désormais terminée.

Plusieurs administrateurs de la banque, dont Mahmood Karzaï, frère du président Hamid Karzaï, et un frère du vice-président Mohammad Qasim Fahim, sont accusés de s’être accordés d’importants prêts jamais remboursés pour un montant total d’environ 900 millions de dollars, avait précédemment expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

Mahmood Karzaï a remboursé ses dettes, selon M. Nazari. Un contentieux concernant les parts de la banque détenues par le frère du chef de l’Etat doit être réglé par une autorité anti-corruption, a-t-il ajouté.

En avril 2011, la Kabul Bank a été divisée en deux entités, l’une récupérant ses activités saines, devenue la “Nouvelle Kabul Bank”, l’autre héritant des créances douteuses.

La banque centrale afghane a annoncé il y a quelques semaines la vente partielle ou totale de la nouvelle entité en juin.

“Le plan est de la revendre au secteur privé en juin”, a confirmé le gouverneur de la banque centrale, Noorullah Delawari, à l’AFP, ajoutant que plus de 600 millions de dollars avaient été récupérés grâce à la vente de biens des anciens patrons et actionnaires de la banque.

Une autre option serait de vendre seulement la moitié de l’entreprise pour constituer un joint-venture mixte entre gouvernement et secteur privé, selon M. Delawari.

Le scandale de la Kabul Bank, dans un pays tenu à bout de bras par la communauté internationale, avait provoqué la colère des bailleurs.

Mi-novembre, le Fonds monétaire international (FMI), qui avait cessé tout versement au gouvernement jusqu’à ce que des avancées tangibles surviennent dans l’enquête et les poursuites, a finalement accepté d’accorder un nouveau prêt à Kaboul.