Tunisie : Comment faciliter l’accès des PME au financement bancaire?

pme-banques-040412.jpgLes différents acteurs du secteur bancaire tunisien sont convaincus que les Petites et Moyennes Entreprises (PME) sont devenues un segment attrayant pour les banques leur permettant de maximiser leur liquidité, de diversifier leur portefeuille et de faire face à la compétition et la réduction des parts de marché. Mais les PME tunisiennes font face toutefois à des difficultés pour accéder aux financements bancaires comme en témoigne le très faible rapport prêt aux PME/prêts totaux de 15% seulement en 2010.

D’où l’organisation mercredi 4 avril 2012 par l’International Finance Corporation (IFC), membre du groupe de la Banque mondiale, et l’Union des banques arabes (UBA), d’un séminaire régional sous le thème «La PME: une opportunité pour les banques du Maghreb» qui a mis en exergue l’importance du financement des PME et les moyens qui permettent de faciliter leur accès au crédit, favorisant ainsi leur expansion et la création d’emplois.

Les faiblesses de l’accès au financement pour les PME

Malgré les dispositifs publics d’appui innovants, le financement des PME continue de poser problème. Les entreprises tunisiennes perçoivent en fait l’accès et le coût des financements bancaires comme deux barrières à leur croissance. Ainsi, selon une étude élaborée par IFC et présentée par Laurent Gonnet, Senior spécialiste du secteur financier de la Banque mondiale, plusieurs banques n’utilisent pas de crédit scoring pour les PME. D’ailleurs, dans la zone MENA, seulement 7 pays sur 19 utilisent des crédits bureau complets, fiables et non fragmentés, et la Tunisie ne figure pas parmi ces 7 pays.

Par ailleurs, très peu de banques en Tunisie font une distinction des caractéristiques du risque à cause des techniques traditionnelles d’évaluation du risque qui sont basées sur des données peu fiables du fait de manque de données financières, des antécédents de l’emprunteur et surtout des garanties.

Du côté des PME, le spécialiste a évoqué les problèmes de la transparence, du collatéral et surtout la défaillance de l’infrastructure en matière d’informations sur le crédit.

Les solutions?

Oscar Madeddu, Senior spécialiste en bureaux de crédits chez l’IFC, il a tenu à préciser que l’accès au financement bancaire des PME tunisiennes est une condition nécessaire au développement de notre pays. «Dans la plupart des pays industrialisés, la création d’emploi repose sur les PME et il en va de même de plus en plus pour les pays en transition où le secteur privé est appelé à jouer un rôle de premier plan», ajoute-t-il.

Toujours selon le spécialiste de l’IFC, pour faciliter ce financement, qui n’est accessible qu’à un nombre limité d’entreprises, les dirigeants de PME doivent entre autres mettre en œuvre au sein de leurs entreprises un certain nombre de pratiques d’affaires et adopter des comportements qui permettront de réduire le risque associé à leur entreprise, tel que perçu par les banquiers.

Les meilleures pratiques des banquiers, également, permettront de développer des fonctions de scoring spécifiques aux PME et des modèles en fonction des variables bien définies afin d’opérer sur certains marchés qu’elles auraient traditionnellement évitées, étant donné que la sélection de meilleurs emprunteurs réduit le taux de détérioration.