à Londres, le 31 mars 2011 (Photo : Carl Court) |
[21/03/2012 14:41:30] LONDRES (AFP) Le ministre britannique des Finances George Osborne a annoncé mercredi une baisse très controversée du taux marginal d’imposition des hauts revenus, qui passera en 2013 de 50% à 45%, en présentant au Parlement un nouveau budget de rigueur.
M. Osborne a assuré que ce taux, “le plus élevé” des pays développés, “fait du tort à l’économie britannique et handicape sa compétitivité”, tout en “rapportant presque rien” au budget de l’Etat.
Sa suppression sera plus que compensée par une série de mesures contre l’évasion fiscale et une hausse des droits de transmission sur les logements luxueux, a-t-il promis, en balayant les critiques selon lesquelles les plus riches étaient épargnés par la rigueur.
Elle s’accompagne également d’un relèvement immédiat du seuil de l’impôt sur le revenu de 8.100 à 9.205 livres (environ 11.000 euros), qui profitera aux bas salaires.
Le taux maximal d’imposition sur le revenu avait été augmenté de 40% à 50% par les travaillistes juste avant leur défaite aux élections de 2010. Il concerne les revenus annuels supérieurs à 150.000 livres (180.000 euros) et quelque 300.000 personnes.
Dévoilée à l’avance par la presse, la mesure a été vivement dénoncée par les travaillistes et les syndicats comme étant ouvertement favorable aux riches au moment où le reste de la population doit se serrer la ceinture.
Le leader du Labour Ed Miliband a aussitôt dénoncé une décision “honteuse” et un budget “injuste”, “conçu pour aider les millionnaires” au détriment de mesures encourageant la croissance.
M. Osborne avait entamé son discours devant les députés en reitérant “l’engagement inébranlable” de son gouvernement à lutter en priorité contre le déficit public qui devrait encore atteindre 7,6% du Produit intérieur (PIB) en 2013. “Il n’y a pas d’autre voie” possible, a-t-il redit.
Le gouvernement a engagé dès son arrivée au pouvoir un plan de rigueur draconien, sans équivalent parmi les grands pays européens, qui prévoit 81 milliards de livres (90 milliards d’euros) de coupes budgétaires entre 2011 et 2015. Il prévoit la suppression de quelque 700.000 empois publics.
Les coupes se poursuivront comme prévu, a insisté M. Osborne, avec pour objectif un retour à l’équilibre budgétaire à l’horizon 2016/2017.
Le ministre a aussi pris acte de nouvelles prévisions officielles de croissance. Avec une hausse du PIB de 0,8% pour 2012, elles sont légèrement en hausse par rapport à celles datant de novembre et écartent le risque d’un retour en récession, mais elles laissent peu de marge de manoeuvre au gouvernement.
M. Osborne est aussi sous la pression des agences d’évaluation financière dont certaines ont menacé d’abaisser la note “AAA” du Royaume-Uni, qui lui permet de gérer sa dette au meilleur coût, en cas de relâchement de la politique budgétaire.
Parmi les autres mesures, M. Osborne a annoncé l’accélération d’une baisse déjà programmée de l’impôt sur les sociétés, qui passera de 26% à 24% dès le mois d’avril, afin d’attirer les entreprises étrangères.