Wall Street espère passer un nouveau cap et accélérer la reprise

photo_1330699049655-1-1.jpg
à New York (Photo : Timothy A. Clary)

[04/03/2012 08:00:38] NEW YORK (AFP) Installée à son sommet depuis la crise financière de 2008, la Bourse de New York espère changer de braquet et passer un nouveau cap la semaine prochaine à la faveur des chiffres mensuels de l’emploi.

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a cédé 0,05%, terminant vendredi à 12.977,57 points, son plus haut niveau depuis mai 2008.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 0,42% à 2.976,19 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a pris pour sa part 0,30%, finissant à 1.369,63 points.

L’indice phare de Wall Street a terminé mardi pour la première fois depuis mai 2008 au delà du seuil symbolique des 13.000 points. Le S&P 500 a de son côté atteint son plus haut niveau depuis juin 2008.

Mais la consolidation attendue par beaucoup d’investisseurs n’est toujours pas arrivée, ce qui “est un signe que plusieurs ont encore de l’argent à placer”, a remarqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Market.

“C’est un marché qui a besoin de souffler”, a toutefois insisté le stratège financier.

Période “mitigée” selon Mace Blicksilber, du cabinet de gestion d’actifs Marblehead, “d’observation” selon M. Volokhine, cette semaine s’est polarisée autour du témoignage devant le Congrès du patron de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke.

Si M. Bernanke s’est montré plus optimiste qu’au début du mois pour l’économie de son pays, qui semble avoir entamé 2012 avec plus d’élan qu’on le pensait jusque-là, les investisseurs ont fait grise mine, interprétant ces propos comme un nouveau refus de futures mesures d’assouplissement monétaires.

Reste que cette semaine a été relativement pauvre en nouvelles économiques, faisant chuter la volatibilité à tel point qu'”on se demande si on n’est pas trop complaisant, et si on ne fait pas preuve d’un excès de confiance”, a dit M. Volokhine.

Les analystes pointaient ainsi le détachement des investisseurs américains vis-à-vis des derniers développements en Europe. “La situation en Grèce continue de menacer les marchés financiers européens et, dans une moindre mesure, les marchés internationaux”, a souligné Frederic Dickson, de DA Davidson.

“On cherche un nouvel élément qui va nous aider à comprendre si le marché peut vraiment dépasser les 13.000 points ou si on est à un plus haut et si on va redescendre”, a expliqué M. Blicksilver.

La semaine prochaine pourrait en cela être déterminante.

Sur le front politique, les opérateurs surveilleront la rencontre lundi entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le bras de fer avec l’Iran devrait figurer en tête de liste des discussions, alors qu’Israël menace de mener une intervention militaire contre l’Iran. “Cela aurait un impact direct sur l’énergie” qui se répercuterait sur les autres marchés, pesant sur la consommation, a expliqué M. Volokhine.

En outre, Wall Street surveillera mardi les primaires républicaines, lors d’une journée électorale qui pourrait être décisive dans la désignation de l’adversaire de M. Obama.

Du côté purement économique, la place new-yorkaise attend avec fébrilité les chiffres du chômage du mois de février qui “pourraient confirmer la belle tendance de l’économie”, a dit M. Volokhine.

La conférence que va donner jeudi Apple sera aussi surveillée. La Bourse américaine s’attend à ce que l’iPad 3 soit présenté. Et vu le poids à Wall Street de la marque californienne, qui a pris 35% depuis le début de l’année, “si le marché est satisfait, cela pourrait le porter, mais s’il ne l’est pas, le faire plonger”, a noté M. Blicklsilver, pour qui “le marché est un peu otage d’Apple”.

NasdaqNyse