Veolia Environnement, dans le rouge en 2011, reste fidèle à ses plans

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érot donne une conférence de presse le 1er mars 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[01/03/2012 10:26:39] PARIS (AFP) Veolia Environnement, en lourde perte de 490 millions d’euros en 2011, a maintenu jeudi son vaste plan de recentrage et de désendettement, y compris sa sortie de son activité de transports publics, stratégie du PDG Antoine Frérot contestée selon des informations de presse.

“Nous pourrons montrer dès 2012 les premiers résultats de cette stratégie qui repositionne le groupe pour aller capter les potentiels de croissance”, a affirmé Antoine Frérot.

Le groupe de services, qui a décidé de se concentrer sur la gestion de l’eau, des déchets et les services énergétiques, a annoncé être entré “en négociations exclusives avec un investisseur” pour la cession de sa part de 50% dans le groupe de transports publics Veolia Transdev, détenu conjointement avec la Caisse des dépôts.

Selon Pierre-François Riolacci, le directeur financier, un accord pourrait être signé “à la fin de l’été”.

Si l’objectif du groupe est de se désengager totalement de son activité de transport, cela pourrait se faire en étapes, l’investisseur en question envisageant de prendre “une partie de la participation (de Veolia) voire peut-être la totalité”.

“Il peut y avoir une étape intermédiaire où nous restons minoritaires quelque temps”, a indiqué M. Frérot.

Veolia a refusé de nommer cet investisseur. Le journal Les Echos citait mercredi le fonds Cube Infrastructure, contrôlé par Natixis.

Mercredi le conseil d’administration de Veolia est sorti de sa réserve pour renouveler, “à une large majorité” selon M. Frérot, sa confiance au PDG et réaffirmé “la pertinence” de son plan stratégique.

Cela intervenait plus d’une semaine après le tollé provoqué par des informations de presse évoquant la volonté de l’ancien PDG de Veolia et actuel patron d’EDF, Henri Proglio, de faire débarquer Antoine Frérot pour le remplacer par l’ancien ministre Jean-Louis Borloo.

“Je n’ai pas fait de commentaire jusqu’ici et je n’ai pas l’intention d’en faire. Je me concentre uniquement sur l’avenir de Veolia. Le passé est le passé”, a seulement déclaré M. Frérot, interrogé en conférence de presse sur son avenir chez Veolia.

“La stratégie que je propose pour Veolia est la bonne. D’ailleurs je n’en ai pas vu d’autre de proposée”, a-t-il insisté.

Ce maintien de cap, après une dizaine de jours d’incertitude, était bien vu à la Bourse de Paris. A 10H06, le titre Veolia gagnait 5,23% à 9,66 euros dans un marché en repli de 0,18%.

Alors que les désaccords entre Antoine Frérot et Henri Proglio ont fait la une, la montée d’EDF au capital de sa filiale commune avec Veolia, Dalkia, — un projet annoncé en décembre– “est toujours à l’étude mais n’a pas encore abouti”, a indiqué M. Frérot.

En total revirement par rapport à l’ère Proglio, qui avait multiplié les acquisitions à l’international au prix d’un fort endettement, Antoine Frérot a décidé de limiter la présence géographique du groupe et de sortir des activités insuffisamment rentables.

En tout, le groupe doit céder pour 5 milliards d’euros d’actifs sur 2012-2013. Il en a déjà cédé pour 1,5 md en 2011.

Outre l’activité de transports, Veolia veut céder ses activités d’eau régulée au Royaume-Uni et de déchets solides aux Etats-Unis. “Les deux processus sont engagés et nous espérons signer plutôt au début de l’été”, a indiqué M. Riolacci.

Ce plan stratégique a débuté en 2011 par un grand nettoyage de la valeur des actifs du groupe.

Outre plus de 800 millions d’euros de dépréciations déjà annoncées cet été sur ses activités en Italie, Etats-Unis et Maroc, Veolia a aussi réduit la valeur des actifs de Veolia Transdev de 440 millions d’euros pour traduire “la détérioration des opérations et des conditions de marché”.

Au final, Veolia Environnement a enregistré 490 millions d’euros de pertes sur 2011, une année qualifiée “de transition”. Les revenus ont néanmoins progressé de 3,1% à 29,65 milliards d’euros.

Le groupe ne donne pas de prévision pour 2012, présentée comme une “année de transformation”.

La dette nette, qui doit descendre à moins de 12 milliards fin 2013, était de 14,7 milliards d’euros à fin décembre.