Tunisie : Le SYNAGRI émet des réserves à propos des baisses des prix des produits alimentaires

Par : Tallel

marche-prix-270212.jpgA la suite des dernières mesures annoncées par le ministère du Commerce, portant homologation des prix de certains produits agricoles et notamment des viandes rouges, volaille, œufs et pomme de terre, dans le but proclamé de maîtriser l’inflation des prix des produits de base, le Syndicat des Agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI), exprime ses profondes réserves quant à la démarche entreprise par les pouvoirs publics.

De ce fait, ledit syndicat a tenu à faire la mise au point suivante.

D’abord, dans son communiqué, signé par son président, Leïth Ben Becher, le SYNAGRI souligne que, certes la préservation du pouvoir d’achat est un souci partagé par tous, mais l’inflation enregistrée depuis plusieurs mois en Tunisie et notamment celle concernant les produits agricoles a des causes plus profondes, ayant trait au manque de structuration des filières, à l’organisation insuffisante des circuits de distribution et à l’absence de véritables mécanismes de régulation.

Le syndicat poursuit en rappelant qu’en matière de prix, la liberté est la règle et que l’homologation reste l’exception qui doit toujours être assortie de réelles mesures de soutien aux producteurs agricoles.

Il estime également que le retour au système de l’homologation des prix des produits agricoles, sans concertation préalable avec les différents acteurs des filières concernées, en premier lieu les producteurs, est de nature à fragiliser nos agriculteurs subissant déjà les effets de la volatilité des prix des matières premières (maïs, soja, engrais, énergie et produits phytosanitaires) sans compter que cela met en danger la pérennité de la production nationale.

Par ailleurs, pour le SYNAGRI, le recours à l’importation annoncée des viandes rouges n’est tout au plus qu’une solution cosmétique et qu’elle ne peut en aucun cas permettre de réguler le marché; d’autant que les cours mondiaux de la viande bovine restent élevés, et que ces mesures qui ne favorisent en rien le consommateur tunisien ne servent que les intérêts de quelques intermédiaires.

Enfin, les agriculteurs, qui ont assuré l’approvisionnement des marchés durant toute la période écoulée dans des conditions souvent difficiles, sont en droit d’être mieux entendus et soutenus.

A partir de ce qui précède, le Syndicat des Agriculteurs de Tunisie appelle les pouvoirs publics à ouvrir rapidement une concertation avec les différents acteurs des filières de production agricoles en vue de parvenir à des solutions qui préservent le pouvoir d’achat sans compromettre le revenu des agriculteurs tunisiens.