Obama demande au Congrès d’aider les emprunteurs immobiliers en difficulté

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évrier 2012 (Photo : Saul Loeb)

[01/02/2012 22:58:18] FALLS CHURCH (Etats-Unis) (AFP) Le président américain Barack Obama a demandé mercredi au Congrès de venir en aide aux titulaires d’emprunts immobiliers en taxant les banques, et s’en est pris aux partisans du “laissez-faire” dans ce secteur d’où était parti la crise économique.

La légèreté des établissements prêteurs “a provoqué la pire crise économique de notre époque. Et c’est ce qui inhibe le plus la reprise après cette terrible récession”, a expliqué M. Obama à Falls Church, dans la banlieue de Washington.

M. Obama a repris une proposition énoncée lors de son discours sur l’état de l’Union le 24 janvier, visant à aider des titulaires d’emprunts hypothécaires, étranglés par la chute des prix, à en renégocier les termes.

“J’envoie au Congrès un plan qui permettra à tous les propriétaires ayant fait preuve de responsabilité de pouvoir économiser quelque 3.000 dollars par an sur leur prêt”, a ajouté M. Obama, qui a concédé que les précédentes tentatives du gouvernement d’atténuer la crise de l’immobilier n’avaient “pas fonctionné comme nous l’avions espéré”.

Afin de financer ce nouveau plan, dont le coût pourrait atteindre 10 milliards de dollars, M. Obama a proposé d’imposer une “petite taxe aux plus grosses banques”.

Cette idée, au nom de la responsabilité des banques dans la crise des crédits “subprime” en 2008, avait déjà été proposée par M. Obama à la fin de sa première année de mandat en 2009.

Mais elle n’a jamais été mise au vote par le Congrès, où les républicains détiennent depuis 2011 la majorité à la Chambre des représentants et ont de facto la haute main sur toutes les décisions budgétaires.

“Le Congrès doit agir”, a martelé M. Obama d’un ton offensif, à neuf mois d’une élection présidentielle où son bilan économique pèsera lourd.

M. Obama a aussi semblé s’en prendre à Mitt Romney, candidat remis sur les rails de la nomination républicaine après sa nette victoire mardi à la primaire de Floride, et partisan avoué du “laissez-faire”.

“Il n’est pas bon de suggérer que la seule option pour des propriétaires responsables et en difficulté est d’attendre que le marché touche le fond. Je le refuse, et les Américains aussi”, a dit le président.

L’Association des banquiers américains (ABA), porte-parole des banques de toutes tailles aux Etats-Unis, a publié un communiqué critiquant le nouveau plan présidentiel.

Notant que “la reprise du marché du logement est vitale pour la croissance économique à venir”, l’ABA dit craindre “que des programmes étatiques décousus et inconsistants, comme ceux qui ont été exposés aujourd’hui, créent de l’incertitude sur les marchés, renchérissent le coût de la propriété immobilière et réduisent la disponibilité du crédit nécessaire pour soutenir l’accès à la propriété et la reprise économique”.

Il y a un an, l’inspecteur général spécial chargé du contrôle du plan de stabilisation du système financier voté en octobre 2008 (Sigtarp), avait publié un rapport établissant que le plan gouvernemental destiné à aider des millions de ménages en difficulté à conserver le logement dont ils sont propriétaires avait échoué sur toute la ligne.

Selon les derniers chiffres du gouvernement, le Trésor n’avait déboursé au 30 janvier que 3,27 milliards de dollars sur les 45 milliards alloués à ses trois programmes d’aide aux propriétaires en détresse.