Inauguration d’un site internet dédié à l’étudiant martyr tchèque Jan Palach

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étudiant tchèque Jan Palach, le 24 janvier 1969 (Photo : Gerard Leroux)

[16/01/2012 16:56:17] PRAGUE (AFP) Un premier site internet entièrement dédié à l’étudiant tchèque Jan Palach qui s’immola en 1969 pour protester contre l’invasion de son pays par les troupes soviétiques, a été inauguré lundi, a annoncé l’un des auteurs du projet, l’historien Pavel Blazek.

“Nous y racontons l’histoire de sa vie de manière à ce qu’elle ne prenne pas fin avec sa mort: grâce à son immense legs, sa vie continue”, a indiqué M. Blazek, cité par le journal Lidove Noviny.

Le site www.janpalach.cz a été inauguré lundi, 43 ans jour pour jour après son immolation, le 16 janvier 1969 sur la Place Venceslas à Prague. Grièvement brûlé à 80%, Jan Palach devait succomber trois jours plus tard.

“Par son acte choquant, Jan Palach a voulu tirer l’opinion publique de la résignation dans laquelle elle commençait à tomber six mois après l’occupation de la Tchécoslovaquie”, lit-on dans l’introduction du site.

Le 21 août 1968, les troupes de l’ex-URSS et de quatre autres pays de l’ex-Pacte de Varsovie (Bulgarie, Hongrie, Pologne, ex-RDA) avaient écrasé dans le sang le mouvement “Printemps de Prague” qui se proposait d’instaurer un “socialisme à visage humain” débarrassé des dogmes staliniens.

Le sacrifice de Jan Palach a été suivi par ceux d’un autre étudiant Jan Zajic (25 février 1969 à Prague) et de l’ouvrier Evzen Plocek (4 avril 1969 à Jihlava, dans le sud du pays).

En janvier 1989, le 20e anniversaire de l’immolation de Jan Palach a donné lieu à une semaine de protestations massives contre le régime communiste, baptisée “Semaine de Palach”. Le pouvoir totalitaire s’est écroulé en novembre de la même année, avec la “Révolution de velours” pilotée par le dissident Vaclav Havel.

Le www.janpalach.cz présente un grand nombre de photos et d’enregistrements vidéo, ainsi que les portraits d’autres “torches vivantes” de plusieurs pays, dont le Polonais Ryszard Siwiec.

Ancien membre de l’Armia Krajowa (AK), branche non-communiste de la résistance anti-nazie, Ryszard Siwiec s’est immolé le 8 septembre 1968 sur les gradins d’un stade à Varsovie, pour protester contre la participation de l’armée de son pays à l’occupation de la Tchécoslovaquie.

Quatre jours plus tard, ce père de cinq enfants âgé de 59 ans succombait à ses blessures.

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