Samira Labidi de l’Association «Entreprendre la Tunisie» : Le Tunisien ne se laissera plus jamais faire, une règle d’or pour le gouvernement

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samira-laabidi-1.jpgQu’évoque le changement du régime en Tunisie pour les expatriées et les hautes compétences tunisiennes dans des secteurs dynamiques, telles les assurances ou la finance? Quelles sont les opportunités qui s’offrent à elles dans leur pays d’origine et comment pourraient-elles œuvrer à sa relance économique?

Pour Samira Labidi, courtière en assurances sur la place de Paris, l’effondrement du système dictatorial, enraciné depuis des décennies en Tunisie, est le résultat d’une série de révolutions dont la Tunisie a été le fer de lance.

«Pour nous Tunisiens, résidents à l’étranger, cela constitue une double fierté: fiers d’avoir amorcé ce grand virage et fiers d’une transition en cours, très prometteuse quant à l’avenir du pays». Même si elle doute de la représentativité et l’implication de la diaspora tunisienne dans les projets de développement du pays, mais aussi dans la vie politique d’une manière générale, Madame Labidi se «sent aujourd’hui libre et légère, car débarrassée de ce lourd fardeau qu’était la dictature. La reconstruction de la Tunisie doit impérativement se faire avec la participation de l’ensemble des Tunisiennes et des Tunisiens, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Seule la solidarité peut opérer et être fédératrice de toutes ces belles énergies».

Madame Labidi, qui préside l’Association «Entreprendre en Tunisie», compte soutenir de véritables projets porteurs, novateurs et créateurs d’emplois. Au mois de février prochain, elle organise à Paris au Sénat, un séminaire qui s’attaque au fléau de la pauvreté et de la précarité en préconisant la création d’une mutuelle santé solidaire, d’une part, et la création de maisons de retraite médicalisées, d’autre part.

Deux millions de Tunisiens ne bénéficient que des services en établissements publics hospitaliers et, pour des contraintes financières, ne peuvent pas avoir accès au secteur privé d’assurance maladie.

La prise en charge de l’Etat, insuffisante, se répartit de la manière suivante:

– 200.000 familles, sous le seuil de la pauvreté, bénéficient d’une pension mensuelle de 50 dollars et d’une carte blanche donnant accès aux soins gratuits.

– 580.000 familles bénéficient de la carte jaune donnant accès aux soins à tarifs réduits.

– 25.000 familles, population entrant dans la catégorie de la population démunie d’une façon temporaire (population rapatriée d’urgence).

Pour Samira Labidi, la nouvelle classe politique a un important rôle à jouer. «Les missions et les enjeux sont de taille. Néanmoins, cette même classe doit retenir la leçon du 14 janvier en sachant que le Tunisien d’aujourd’hui n’est plus dupe et ne se laissera plus jamais faire. Cette règle d’or doit figurer en bonne place sur la feuille de route du prochain gouvernement».

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