à Washington (Photo : Jewel Samad) |
[22/12/2011 20:16:11] WASHINGTON (AFP) L’économie des Etats-Unis peine à remonter la pente et, en dépit de son amélioration indéniable, apparaît encore fragile au moment où la croissance mondiale donne des signes de ralentissement.
Le gouvernement américain a annoncé jeudi avoir revu en baisse de 0,2 point le taux de croissance du produit intérieur brut du pays au troisième trimestre, à 1,8% en rythme annualisé.
La première économie mondiale apparaît ainsi avoir entamé les trois mois d’automne avec un élan finalement assez faible, et les nouveaux chiffres du PIB laissent penser que l’amélioration en cours pourrait s’avérer moins bonne que beaucoup ne le prévoyaient jusque-là.
La révision en forte baisse (-0,6 point) de la progression de la consommation des ménages (1,7%), moteur traditionnel de la croissance économique, montre que les Américains regardent encore de près à la dépense.
Pour Peter Newland, économiste de Barclays Capital, cela “dessine une toile de fond moins propice pour la croissance du quatrième trimestre”.
De plus, l’autre grand changement dans les chiffres du PIB a trait au recul des stocks des entreprises, qui a été le principal frein à la croissance pendant l’été mais dont le ministère a revu l’ampleur en baisse. Conséquence: l’effet positif des restockages du dernier trimestre risque d’être moins fort.
Il n’en reste pas moins que la croissance s’extrait progressivement –mais lentement– du bourbier dans lequel elle s’était enlisée dans les six premiers mois de l’année (+0,4% au premier trimestre, +0,3% au deuxième).
Les indicateurs en donnent de nouvelles preuves tous les jours.
Ainsi, jeudi, le département du Travail a annoncé que les nouvelles inscriptions au chômage étaient tombées dans la deuxième semaine pleine de décembre à leur niveau le plus faible depuis avril 2008, ce qui permet d’espérer une poursuite de la décrue du chômage amorcée en octobre.
L’indicateur de confiance des consommateurs publié le même jour par l’Université du Michigan a témoigné du fait que le moral des ménages restait fragile mais il continue de remonter.
L’amélioration de la construction et des ventes de logements dont ont témoigné des chiffres parus mardi et mercredi ont suscité l’espoir que la reprise tant attendue du marché immobilier soit enfin au rendez-vous.
Pour Nariman Behravesh, d’IHS Global Insight, “la croissance du quatrième trimestre devrait s’établir aux alentours de 3,3%” au vu des données actuelles. Selon lui cependant, elle ne devrait pas parvenir à maintenir cet élan et son rythme sous-jacent devrait être compris entre 1,5 et 2,0%, pendant les “quelques trimestres” à venir.
Près de deux ans et demi après le début de la reprise, l’économie des Etats-Unis apparaît ainsi encore vulnérable aux chocs extérieurs au moment où semble se confirmer le ralentissement de la croissance chinoise et le glissement de l’Europe vers une nouvelle récession.
Alors que la banque centrale du pays (Fed) table sur la poursuite d’une croissance lente mais dit être prête à prendre de nouvelles mesures de soutien, si nécessaire, un de ses dirigeants, Jeffrey Lacker, a déclaré lundi que l’évolution de l’économie européenne influencerait beaucoup celle des Etats-Unis en 2012.
Institut de conjoncture réputé, le Conference Board a averti jeudi qu'”une récession plus forte que prévue en Europe pourrait facilement faire dérailler les perspectives de l’économie” américaine.