La Bourse de Paris devrait freiner ses ardeurs avant le sommet européen

photo_1322900510789-1-1.jpg
à Paris, en août 2011 (Photo : Eric Piermont)

[03/12/2011 08:23:26] PARIS (AFP) Après avoir fait preuve d’enthousiasme grâce à l’action concertée des banques centrales, la Bourse de Paris devrait calmer ses ardeurs la semaine prochaine, retenant son souffle avant le sommet européen des 8 et 9 décembre présenté comme celui de la dernière chance pour la zone euro.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 s’est adjugé 10,78%, enregistrant sa plus forte envolée depuis novembre 2008, pour terminer vendredi à 3.164,95 points. Depuis le début de l’année, il affiche toujours un recul de 16,82%.

“Les banques centrales (qui ont décidé mercredi de faciliter l?accès des établissements européens notamment, au dollar et à d?autres devises, ndlr) ont été une véritable bouffée d’oxygène pour des investisseurs qui avaient eu très peu de choses à se mettre sous la dent depuis le sommet du 27 octobre”, décrypte Frédéric Buzaré, responsable de la gestion action chez Dexia AM.

Pour Alexandre Baradez, analyste des marchés chez Saxo Banque, “cette annonce montre que les tensions interbancaires sont très importantes. Mais cela prouve aussi que les responsables sont prêts à frapper fort pour circonscrire le risque de crise systémique”.

De son côté, Pékin a accepté, pour la première fois en près de trois ans, de réduire le ratio des réserves obligatoires de ses banques afin de relancer son économie qui connaît un rythme de croissance moins soutenu. Cette annonce a dopé plusieurs secteurs, notamment ceux de la sidérurgie et de la construction, l’action ArcelorMittal bondissant par exemple de plus de 21% sur la semaine et Lafarge de près de 18%.

Autre satisfecit pour le marché, les solutions se précisent pour tenter de juguler la crise de la dette.

Le Fonds monétaire international pourrait emprunter à la Banque centrale européenne pour prêter ensuite aux Etats les plus en difficulté, une hypothèse que l’institut de Washington juge légalement possible même s’il a affirmé qu’elle ne faisait pas l’objet de négociations dans l’immédiat.

Berlin a aussi infléchi sa position, suggérant de cantonner les dettes excessives –au-dessus de 60% du produit intérieur brut– des pays européens dans des structures spéciales, sortes de “bad bank”.

“Les grandes lignes sont là mais tout cela reste encore très flou et on attend des avancées fortes lors du prochain sommet européen”, souligne M. Murail.

“Jusque-là, une certaine angoisse va régner car on a peur que les scénarios des précédentes rencontres se répètent encore une fois”, estime M. Buzaré.

Les marchés n’avaient progressé que très brièvement après les trois grands sommets européens des 7 mai 2010, 21 juillet et 27 octobre 2011 avant de retomber.

Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy se retrouvent à Paris pour préparer le sommet.

La réunion, jeudi, de la Banque centrale européenne sera aussi très suivie.

“On s’attend à une baisse des taux directeurs pour relancer la croissance et à ce que l’institut fournisse des liquidités aux banques sur des maturités plus longues (de deux à trois ans contre six mois actuellement)”, anticipe M. Buzaré.

Les statistiques américaines, et notamment l’ISM d’activité dans les services en novembre, donneront aussi des indices supplémentaires sur l’état de santé de la première économie mondiale, en voie de redressement. “Les derniers indicateurs sont plus positifs. Les économistes sont dans une phase de révision à la hausse des projections de croissance sur le quatrième trimestre”, commente Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC.

Dernière bonne nouvelle pour les Etats-Unis, le chômage, talon d’Achille du pays, s’est inscrit en novembre au plus bas depuis mars 2009, à 8,6%.

Euronext (CAC 40)