Dette : Obama reçoit les dirigeants d’une Union européenne en pleine tempête

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ésident américain Barack Obama le 22 novembre à Manchester, dans le New Hampshire (Photo : Jim Watson)

[28/11/2011 17:19:29] WASHINGTON (AFP) La crise de la dette dans la zone euro devait dominer lundi une rencontre au sommet entre le président Barack Obama et les dirigeants de l’Union européenne, les Etats-Unis s’inquiétant de plus en plus de son impact sur la reprise américaine.

Le président de l’UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso ont retrouvé M. Obama peu avant 12H00 (17H00 GMT) à la Maison Blanche, a constaté un journaliste de l’AFP. Les dirigeants n’ont fait aucune déclaration dans l’immédiat, se contentant de poser pour les photographes.

Cette réunion intervient alors que la crise européenne a pris un tour encore plus aigu ces deux derniers jours.

L’OCDE a ainsi prévenu lundi que la zone euro semblait être entrée en “légère récession”, et mis en garde sur ses possibles conséquences “dévastatrices” de la crise sur l’économie mondiale. Elle a revu nettement à la baisse ses prévisions de croissance pour l’UE mais aussi pour les Etats-Unis, dont le PIB progresserait de 2% l’an prochain, au lieu de 3,1%.

Il s’agit d’une très mauvaise nouvelle pour M. Obama, candidat en novembre 2012 à sa succession et attaqué par ses adversaires républicains sur son bilan économique, entre chômage à 9% et croissance anémique.

“Nous avons tous grandement intérêt à ce que l’Europe réussisse, et nous serons tous affectés si l’Europe ne connaît pas la croissance (…) Si l’Europe ne croît pas, ce sera difficile pour nous de faire ce que nous devons faire pour les Américains”, avait plaidé M. Obama au G20 de Cannes (France) le 4 novembre.

“Nous continuons à presser l’Europe d’appliquer rapidement le plan qu’elle a présenté” fin octobre à Bruxelles pour résoudre la crise de la dette, avait de son côté indiqué le 21 novembre le porte-parole de M. Obama, Jay Carney, notant que “l’installation de nouveaux gouvernements en Italie, en Grèce et en Espagne rend cette application encore plus importante”.

M. Obama devrait faire passer le même message à MM. Van Rompuy et Barroso pendant leur réunion, ainsi que lors de déclarations à la presse prévues à 13H40 (18H40 GMT).

Les Etats-Unis ont manifesté leur impatience ces derniers mois face à la lenteur perçue de la réaction européenne face à cette crise, qui, a prévenu dimanche l’agence de notation fiancière Moody’s, menace les notes de solvabilité de tous les Etats européens.

Et dans un commentaire mordant pour les autorités de Bruxelles, Moody’s a aussi estimé qu'”alors que la zone euro dans son ensemble possède une force économique et financière énorme, la faiblesse de ses institutions continue d’entraver la résolution de la crise et de peser sur les notes”.

Reste que les interlocuteurs européens de M. Obama lundi pourraient lui faire remarquer qu’il est mal placé pour donner des leçons en matière de responsabilité budgétaire, au moment où la dette américaine vient de dépasser les 15.000 milliards de dollars, en progression inexorable vers les 100% du PIB.

Faute d’accord avec les républicains du Congrès, les mesures de réduction du déficit prônées par M. Obama sont jusqu’ici restées lettre morte, situation qui a conduit les agences de notation à placer Washington sous surveillance. Standard and Poor’s a du reste déjà abaissé début août à “AA+”, la deuxième meilleure possible, la note américaine.

La réunion de lundi, à laquelle participent aussi les chefs de la diplomatie européenne Catherine Ashton et américaine Hillary Clinton, est également censée évoquer la coordination face aux évolutions politiques dans le monde arabe, notamment en Syrie et en Egypte.

Depuis le début de sa présidence, M. Obama a assidûment courtisé la région Asie-Pacifique, ce qui a parfois été vu par les Européens comme une marque de désintérêt à leur endroit. Le précédent sommet USA-UE, à Lisbonne il y a un an, avait lui aussi été expédié en moins de deux heures.