à Bruxelles (Photo : John Thys) |
[22/11/2011 15:50:43] BRUXELLES (AFP) Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, a jeté une pierre mardi dans le jardin du président français Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel en rejetant catégoriquement l’idée d’une Europe à deux vitesses avec d’un côté la zone euro et de l’autre le reste des pays de l’UE.
“Entre zone euro et reste de l’UE, il ne faut pas que se créent des divisions trop nettes et approfondies car il existe des intérêts communs majeurs”, a affirmé M. Monti à Bruxelles à l’issue d’une rencontre avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Cette mise au point intervient avant une rencontre prévue jeudi à Strasbourg (est de la France) avec M. Sarkozy et Mme Merkel et alors que, face à la crise de la dette, la France et l’Allemagne ont décidé d’accélérer la manoeuvre pour renforcer le pilotage en commun des politiques économiques des pays de la zone euro.
Ancien commissaire européen, M. Monti a sur ce chapitre également égratigné la tendance de Berlin et Paris à gérer en duo depuis des mois les affaires européennes et en particulier la crise de la zone euro, en marginalisant les institutions européennes, Commission en tête.
“Ma vision de l’Europe correspond à la vision traditionnelle de l’Italie, c’est-à-dire une Europe qui se fonde sur la méthode communautaire, Parlement, Commission, Cour européenne de justice, qui doivent se trouver au centre de cet ordre communautaire”, a insisté M. Monti, sur la même longueur d’onde que l’exécutif européen sur ce point.
“J’ai accepté avec plaisir l’invitation qui m’a été adressée de me retrouver après-demain (jeudi) à Strasbourg avec le président (Nicolas) Sarkozy et la chancelière (Angela) Merkel mais mon objectif permanent dans ce genre de réunion consistera à jeter des ponts vers davantage de communautaire”, a-t-il souligné.
La méthode communautaire renvoie à la gestion des affaires européennes via les institutions qui représentent l’Union européenne, par opposition à la méthode dite “intergouvernementale” où l’essentiel se décide entre capitales.