Tunisie : Création d’un premier fonds d’investissement pour les entreprises en difficulté

investissements1.jpgOlymp Capital Gestion (OCG), une société de gestion de fonds nouvellement créée, prépare le lancement d’un nouveau fonds d’investissement, le premier du genre en Tunisie, puisque spécialisée dans le rachat et la restructuration d’entreprises en difficulté.

OCG entend cibler les petites et moyennes entreprises tunisiennes, réalisant des chiffres d’affaires allant de 1 à 20 millions d’euros, et ce quels que soient leurs domaines d’activité.

Ce nouveau fonds est en cours de création en collaboration avec Alternative Capital Partners (ACP), dirigée par Mme Selma Bellagha. Doté, en principe, d’une première cagnotte de 20 millions de dinars, il permettra de restructurer une dizaine de sociétés dans lesquelles OCG sera «au minimum majoritaire, pour être en mesure d’appliquer nos idées et de gérer à notre guise».
Au-delà de l’investissement financier, l’objectif d’Olymp CG est «d’apporter aux sociétés reprises des solutions adaptées permettant un développement pérenne et durable» mises au point par une équipe d’experts triés sur le volet et qui se trouvent être les fondateurs-actionnaires de la société de gestion de fonds: Khalil Sellami, Taoufik Tahar, Maher Kallel, Mohamed Hammami, Anis Fourati et Adel Fendri.

Ce véritable commando de choc s’est constitué après le 14 janvier 2011, mais ses membres se connaissent depuis longtemps, en particulier les deux initiateurs du projet, à savoir Khalil Sellami et Taoufik Tahar.

Les deux hommes se connaissent depuis près de six ans et s’apprécient mutuellement. Mais jusqu’à récemment, ils n’avaient jamais pensé qu’ils pourraient un jour travailler ensemble.
Alors que Taoufik Tahar, un consultant qui a créé et géré de nombreuses entreprises, vit en France, Khalil Sellami travaille en Tunisie où il est rentré en 1989 après des études au Canada. En 22 ans, il a travaillé dans plusieurs groupes parmi les plus importants en Tunisie –dont, en particulier, Poulina Group Holding- et pensait, avant la révolution, «continuer à passer d’une entreprise à une autre» durant le reste de sa carrière, avoue Khalil Sellami.

Mais après la révolution, Taoufik Tahar et Khalil Sellami ont «vu autrement les choses. Avant on avait peur de sauter le pas et d’envisager le lancement d’un projet». Au lendemain du 14 janvier 2011, les deux hommes ont repris contact. «Nous avons discuté et progressivement une idée a commencé à émerger», indique Khalil Sellami, président-directeur général d’OCG.
Pour avoir «appris beaucoup sur la gestion et la restructuration d’entreprises», Khalil Sellami «voulait faire profiter de ce savoir-faire qui fait défaut à beaucoup d’entreprises» dont les fondateurs «sont arrivés aujourd’hui à l’âge de la retraite. Or la question de la succession en Tunisie n’a pas été bien traitée. On ne sait pas comment transmettre les pouvoirs, comment opérer les cessions et bénéficier des incitations financières, etc.».

De son côté, Taoufik Tahar «a de l’expérience dans la gestion de fonds et en a monté deux ou trois en France», observe son partenaire. Les deux hommes se sont alors mis en tête de «créer en Tunisie un fonds spécialisé dans la reprise et la restructuration d’entreprises en difficulté qui sont ensuite cédées, au bout de trois ans au maximum, à des hommes d’affaires ou à des fonds d’investissement de développement, ou en les introduisant en Bourse».

Taoufik Tahar et Khalil Sellami ont ensuite parlé de leur idée à des «compétences croisées au cours de nos carrières» et qui ont fini par se joindre au tandem. «Nous avons tous presque le même âge, avons travaillé pour la plupart en Tunisie et en connaissons les mécanismes, le marché et le système tunisiens.