HUMEURS RAMADANESQUES : Ramadan des hausses des prix et des présidents en cage

Le mois Saint en plein mois d’août, on aurait pu trouver mieux comme calvaire…
Heureusement que les mécanismes de l’année lunaire ne nous font vivre ça qu’une
fois après 33 ans ou presque. Autrement, il aurait fallu que les musulmans
immigrent chaque mois d’août-Ramadan vers la Laponie…

En ce qui nous concerne, ce mois-ci, la vraie bataille tournait autour du dinar.
Notre cher, sans ironie, vieux dinar… L’année dernière ici même, nous avions
remarqué qu’il est devenu l’étalon de tous les prix. Le litre de lait, le kilo
de sucre, le litre d’huile, le kilo de couscous ou de nouille, etc. Eh bien, il
n’est pas statique notre Dinar National. Les prix de ramadan de l’An I de la
Révolution sont en train de le dépasser…

En tout cas, c’est ce que m’a annoncé mon H’leibi en me demandant d’ajouter 100
millimes au prix de mon litre de leben quotidien. Ah bon, je dis !!! Incrédule
parce que ça fait longtemps, même du temps de M. le président Violet, qu’on ne
discute pas les hausses des prix puisque démocratiquement parlant on a toujours
le choix de ne pas acheter…

Ce n’est pas seulement le lait qui a flambé. L’huile végétale, je ne parle pas
de celle de soja étatique, quand on la trouve, de 900 millimes le litre qui est
passée en Libye, je parle de celle qui a dépassé le 3 dinars le litre, tandis
qu’on peut s’offrir de l’huile d’olive de l’année dernière à 3,600 DT le
litre… La boîte de tomate concentrée qui était à 1,500 DT est maintenant à
1,600 DT, sans parler de la malsouka ou de la botte de persil à 600 millimes…

Sur ces entrefaites vient en plus nous faire souffrir le procès de Moubarak dans
son lit de malade. Le premier président arabe à avoir subi un procès public (on
ne compte pas celui de Saddam qui est une mascarade), procès demandé et obtenu
par le peuple est une première historique qui aurait dû nous réjouir, et elle
nous a réjoui. Mais, nous en Tunisie, nous avons eu un pincement au cœur
mercredi parce qu’on aurait voulu que Ben Ali, sa femme Leila et toute sa clique
passent aussi dans la cage des accusés, physiquement, comme ils les sont par
contumace. Ce serait peut-être pour le prochain Ramadan…

Je vous ai dit dès le départ que Ramadan cette année est un cas à part…