L’économiste Moez Laabidi critique l’abaissement de la notation de la Tunisie par Standard & Poor’s

Par : Tallel

Après mars dernier, l’agence de notation Standard and Poor’s «SP» a de nouveau décidé, le 29 juillet 2011, de baisser la note de la Tunisie de BBB- “stable” à BBB- “négative”, à cause, se justifie l’agence, des “risques croissants que présente la période de transition politique dans le pays“. Ce qui, selon l’économiste Moez Laabidi, cité par la TAP, pourrait renchérir le coût de l’emprunt pour le pays sur les marchés financiers internationaux.

Au nombre de ces risques, SP cite des incertitudes planant sur la politique budgétaire à moyen terme, mais également des faiblesses du système bancaire public, qui freinent la croissance. En outre, l’agence de notation souligne également qu’il est nécessaire de faire l’attention sur les risques d’une croissance qui dépend, pour une large part, d’une reprise du tourisme et des investissements directs étrangers, indique la même source.

L’économiste tunisien, membre du Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), se fait tout de même un peu rassurant en estimant que “cette nouvelle notation n’influera pas, pour le moment, sur la Tunisie, qui a choisi de ne pas sortir sur les marchés internationaux, mais de recourir, plutôt, aux crédits bilatéraux avec les pays partenaires et les organisations mondiales (Banque mondiale, FMI, BEI…)“.

N’empêche que, à l’instar de SP, M. Laabidi note lui aussi que cette période de transition démocratique montre quelques incertitudes sur le plan politique qui amoindrissent quelque peu les perspectives économiques du pays. Même si, dit-il, malgré les circonstances, la Tunisie a veillé à honorer ses engagements, en remboursant, au mois d’avril 2011, 450 millions d’euros sur le marché financier européen…

Emboîtant le pas aux Européens, notre analyste souligne lui aussi que les agences de notation qui monopolisent le “rating” dans le monde adoptent une vision étroite dans l’évaluation des pays. De ce point de vue, il considère que l’abaissement de la notation de la Tunisie ne sert pas le changement historique du pays vers la démocratie.