ù se tenait la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont) |
[16/07/2011 10:04:47] PARIS (AFP) Assaillie par les craintes à l’égard de la dette souveraine des Etats-Unis, de la Grèce ou de l’Italie, la Bourse de Paris s’apprête à entamer une semaine sous pression et les nombreuses publications d’entreprises risquent d’être occultées par les investisseurs.
Durant la semaine écoulée, l’indice parisien a perdu 4,7% et terminé vendredi à 3.726,59 points.
“Les coups de semonce des agences de notation ont paralysé le marché. Après l’Europe, les Etats-Unis sont à leur tour piégés par leur dette”, remarque Waldemar Brun-Theremin, gérant d’actions chez Turgot Asset Management.
Les agences d’évaluation financière Moody’s et Standard and Poor’s ont menacé d’abaisser la note souveraine américaine si aucun accord entre démocrates et républicains n’est trouvé d’ici le 2 août. A cette date, les Etats-Unis se retrouveront à court d’argent, et donc en risque de défaut de paiement, à moins que le plafond légal de la dette ne soit relevé.
Les négociations entamées par le président Barack Obama avec l’opposition républicaine sont dans l’impasse, les Républicains majoritaires à la Chambre des représentants refusant de voter un relèvement et exigeant qu’on s’attaque au déficit.
“Le temps presse”, a souligné Barack Obama dans un discours à la nation, se disant ouvert à toute proposition “sérieuse” de ses adversaires.
Il faut impérativement un accord cette semaine car un délai est nécessaire pour la mise en place des décisions, explique François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel-CIC.
L’incapacité des Européens à s’entendre sur le nouveau plan d’aide à la Grèce, nécessaire pour mettre le pays à l’abri jusqu’en 2014, devrait aussi continuer à crisper les investisseurs.
D’autant que les agences de notation radicalisent leur position. Fitch a brutalement abaissé mercredi la note souveraine de la Grèce à un niveau proche de la catégorie des émetteurs insolvables.
“Il ne faudrait pas que nous nous retrouvions dans la même situation qu’avec Lehman Brothers où aucune décision n’avait été prise à temps. Il faut que dès maintenant les dirigeants européens prennent des mesures viables pour les deux ou trois prochaines années”, insiste Isabelle Enos, gérante d’actions chez B* Capital.
“La question centrale reste la participation ou non des créanciers privés au sauvetage d’Athènes”, ajoute-t-elle.
Les partisans d’une méthode forte sur la contribution des banques, prêts à en passer s’il le faut par un défaut de paiement partiel du pays sont de plus en plus nombreux.
Un sommet d’urgence devrait être convoqué la semaine prochaine par les dirigeants européens pour éteindre l’incendie qui souffle sur l’Union monétaire et menace désormais l’Italie, troisième économie de la zone euro.
Autre sujet d’inquiétude: les résultats publiés vendredi soir des tests de résistance des banques européennes. Sur 91 établissements, huit ont échoué.
“L’hypothèse d’un défaut de paiement d’un pays, qui est au coeur des inquiétudes aujourd’hui, n’est pas prise en compte dans ces tests. Ceux-ci ne sont donc plus très crédibles”, estime toutefois Renaud Murail, gérant d’actions chez Barclays Bourse.
Dans ce contexte anxiogène, les indicateurs macroéconomiques seront sans doute relégués au second plan. D’importantes statistiques sont pourtant attendues la semaine prochaine dans l’immobilier aux Etats-Unis, talon d’Achille de la première économie mondiale.
La salve des résultats va se poursuivre avec plusieurs poids lourds américains comme Coca-Cola, Johnson & Johnson, Goldman Sachs, Bank of America, Morgan Stanley, Apple ou encore Microsoft.
Mais,”contrairement au premier trimestre, les publications d’entreprises ne seront sans doute pas un catalyseur suffisant” pour sortir le marché de sa torpeur, estime Mme Enos.