Tunisie : Le dinosaure et l’âne…

bce-140611.jpgAvoir osé dans les années 70 dire non à Bourguiba et claquer la porte un 12 janvier 1972, et ce par un curieux hasard du calendrier, et ensuite se retrouver le 27/2/2011 à la tête du gouvernement même provisoire… quelle belle revanche pour ce dinosaure dont l’intelligence politique et le sens de l’Etat n’ont pas été érodés par le sens de l’Etat. Il pour ce, il suffit d’analyser ce qu’a fait BCE depuis son arrivée à la primature.

Voir BCE arriver à semer la zizanie dans l’espace Schengen par 22.000 cartes de séjour et démontrer par l’absurde la vision étriquée de la France qui n’a toujours rien vu arriver et ne verra toujours rien venir…

Voir BCE rentrer sceptique du G8 alors que d’autres rêvent d’y aller, c’est presque une manière élégante de dire aux grands de ce monde “nous avons changé le système tous seuls, nous pouvons avancer aussi seuls, mais votre concours reste le bienvenu…

Voir BCE entreprendre son premier déplacement en Algérie et rentrer avec une maigre somme de ce pays que notre crise traumatise…

Voir BCE gérer la crise libyenne et ménager la chèvre et le choux tout en donnant des leçons de morale à une Europe frileuse et…

Enfin, cerise sur le gâteau, son dernier discours très bourguibien –quand Bourguiba était Bourguiba– était clair, net et précis: il a informé qu’un homme averti en vaut 2; il a défini les lignes rouges de respect de l’Etat avec un grand E, car en tant que fin connaisseur de la géopolitique internationale, il sait pertinemment que ce qui s’est passé en Tunisie, aussi imprévisible que cela fût –sauf avis contraire d’experts français, malades qui iraient jusqu’à prétendre que le carburant utilisé par le regretté Bouazzizi était raffiné par Esso et non Total (ce qui expliquerait le rôle de l’Amérique qui aurait tout manigancé)-, aura des conséquences; et ceci déplaira a plus d’un, aussi bien dans le camp des riches que dans celui des pauvres des dictateurs et des soi-disant démocrates.

Et c’est pour ça que le peuple doit avoir assez de conscience politique pour que, même si cet été tunisien nos hôtels ne seront pas au top, l’été politique tunisien le soit!

A bon entendeur salut, car l’âne ne peut reculer plus loin que sa selle… Et cette conscience et maturité sont les seuls moyens de remettre le pays en selle. Alors, au boulot mes frères… nous devons réussir à remettre l’âne en selle -ou disparaître- on n’a pas le choix.