Accor met en vente le traiteur Lenôtre, symbole de la gastronomie française

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Logo du groupe Accor (Photo : Loic Venance)

[29/04/2011 11:42:14] PARIS (AFP) Le groupe Accor a annoncé vendredi mettre en vente le traiteur Lenôtre, vitrine de la gastronomie française connue dans le monde entier, dernière étape du recentrage de l’entreprise sur l’hôtellerie, devenue son coeur de métier.

Le groupe a annoncé étudier une possible cession du traiteur, qualifié d'”ambassadeur de la gastronomie française dans le monde”, et qui dispose de boutiques, mais aussi de restaurants, comme le 3 étoiles du Pré Catelan, près de Paris.

Si Accor a entamé dès 2006 la cession progressive de tous ses actifs jugés non stratégiques, allant jusqu’à se séparer, il y a un an, de son activité Services (Ticket Restaurant, carte Kadéos), la maison fondée dans les années 60 par Gaston Lenôtre, n’avait jamais officiellement fait partie des biens mis en vente.

Au contraire, rappelle un proche du dossier, la filiale a longtemps été présentée comme une “vitrine de l’art de vivre à la française, utile au groupe hôtelier”.

Mais Accor reconnaît avoir reçu plusieurs marques d’intérêt de la part d’acheteurs potentiels.

“C’est cohérent avec la stratégie du groupe qui se refocalise sur l’hôtellerie”, a estimé l’analyste d’Oddo Securities Guillaume Rascoussier, interrogé par l’AFP. Mais “c’est marginal”, a-t-il ajouté, estimant que cette cession pourrait rapporter “entre 50 et 60 millions d’euros” à Accor, un groupe qui a enregistré un chiffre d’affaires de 5,9 milliards d’euros en 2010.

Mais si l’hôtelier n’apparaissait pas vendeur de cette filiale, le groupe, dont les principaux actionnaires sont le fonds américain Colony et la société d’investissement Eurazeo, n’était “prêt ni financièrement, ni en terme de stratégie à investir dans le développement de Lenôtre”, relève une autre source.

La cession permettrait à Lenôtre “de bénéficier de moyens renforcés aux côtés de partenaires désireux de soutenir une nouvelle stratégie de développement”, a souligné Accor.

“Les organes de représentation du personnel ont été informés de ces réflexions et seront consultés lorsqu’un projet plus concret aura été élaboré”, a-t-il encore indiqué.

Accor a entamé en 2006 un vaste processus de recentrage, d’abord sur ses deux métiers, l’hôtellerie et les services, et depuis la scission, impulsée et soutenue par les principaux actionnaires, sur l’hôtellerie seule.

Ainsi, le groupe, qui avait par exemple investi dans le Club Med pour acquérir en juin 2004 près de 30% du capital, a depuis progressivement vendu la totalité de sa participation. Dans la même logique, il s’est également désengagé de Go Voyages, de la restauration collective en Italie et de Red Roof Inn aux Etats-Unis, ainsi que du spécialiste des voyages d’affaires, Carlson Wagonlit Travel.

Plus récemment, il a cédé sa participation de 49% dans l’exploitant de casinos et de palaces Lucien Barrière et vendu les activités de la Compagnie des Wagons-Lits (restauration ferroviaire) à son compatriote Newrest.

Cette stratégie s’accompagne de la vente de nombreux murs d’hôtels dont le propriétaire des marques Novotel, Sofitel et Formule ne conserve que la gestion.

Accor exploite 4.200 hôtels dans le monde et 500.000 chambres.