La Grèce se fixe une “feuille de route” pour sortir de la crise

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éou, le 7 avril 2011 à Varsovie (Photo : Janek Skarzynski)

[15/04/2011 11:54:14] ATHENES (AFP) Le gouvernement grec a présenté vendredi les grandes lignes d’un plan budgétaire pluri-annuel comportant des “changements radicaux” en matière de privatisations et de réformes structurelles, mais dont l’annonce des détails et du calendrier a été renvoyée après Pâques.

Alors que la Grèce se trouve sous une très forte pression des marchés persuadés de son insolvabilité et de l’inéluctabilité d’une restructuration de sa dette, le Premier ministre Georges Papandréou a présenté une “feuille de route pour passer de la Grèce de la crise à celle de la création”.

Le programme combinant austérité et mesures de relance économiques, prévoit selon le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, des économies de 23 milliards d’euros d’ici 2015.

Au cours d’un conseil des ministres exceptionnellement retransmis en direct à la télévision, M. Papandreou a jugé que ce plan, “nouveau pas” dans l’effort de redressement engagé depuis un an, avait le “soutien des citoyens”, car “c’est la seule voie” qui s’ouvre au pays.

L’autre voie, qui passerait par une restructuration de la dette publique, signifiant un décrochage de la Grèce sur la scène européenne et mondiale, “est celle de l’isolement, de la faillite et de l’appauvrissement”, a-t-il dit en la repoussant.

La Grèce résoudra “en profondeur” ses problèmes, “non pas en restructurant la dette, mais en restructurant le pays”, a insisté le Premier ministre.

L’objectif du programme est en 2015 de “réduire les dépenses de l’Etat à environ 44% du PIB, dans la moyenne de la zone euro, contre 53% du PIB en 2009, et “d’augmenter les rentrées à environ 43% du PIB, contre 38% en 2009”, a précisé M. Papandréou.

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és grecs du secteur public manifestent devant la Cour Suprême, à Athènes, le 14 avril 2011 (Photo : Louisa Gouliamaki)

Cela ramènerait les dépenses publiques au niveau qu’elles avaient en 2003, et les recettes au niveau de 2000, a-t-il relevé.

“Je suis totalement déterminé à avancer, et totalement convaincu que nous réussirons”, a-t-il insisté. Il devait ensuite présider une réunion du groupe parlementaire socialiste puis du conseil politique de son parti, où la grogne anti-austérité ne cesse de gagner.

Sans annoncer d’avancées précises sur le plan de privatisation d’un montant total de 50 milliards d’ici 2015, M. Papandréou a seulement souligné que l’Etat “garderait le contrôle stratégique des secteurs clés”.

Parmi les entreprises éligibles figurent la société de chemins de fer Ose, lourdement déficitaire, mais aussi le groupe d’électricité DEI, considéré comme le joyau de la couronne et dont l’Etat grec conserve plus de 50% jusqu’à présent.

Au nom de la nécessaire lutte contre le gaspillage des fonds publics, M. Papandréou a également plaidé pour une “mobilité” des employés entre secteurs privé et public, laissant entrevoir l’éventualité d’une réforme du statut de la Fonction publique, et évoqué la création d’un organisme social unique pour gérer l’ensemble des prestations sociales.

Selon lui, ceci doit permettre de construire un système “garantissant un niveau de vie minimum”.

Une “dissertation floue” a jugé le porte-parole de la Nouvelle Démocratie, pour qui “M. Papandréou a eu peur de préciser les mesures douloureuses” qui seront infligées au pays. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement a choisi la date anniversaire du naufrage du Titanic” a-t-il ironisé.

Le Premier ministre a par ailleurs écarté, en soulignant sa détermination à mener à bien ce programme jusqu’à l’issue de son mandat en 2013, toute perspective d’élections anticipées, face à des spéculations médiatiques en ce sens.