ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont) |
[09/04/2011 09:39:32] PARIS (AFP) Après une semaine hésitante et sans grande surprise du côté de la Banque centrale européenne et du Portugal, la Bourse de Paris va tester sa résistance alors que débute la saison des résultats trimestriels des entreprises.
“Vu sa forte progression depuis le 1er janvier”, de près de 7%, “le marché pourrait reprendre son souffle dans les prochains jours si les publications de sociétés sont moins bonnes qu’attendu”, avertit Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Au cours des cinq dernières séances, le CAC 40 a progressé timidement de 0,18% et terminé vendredi à 4.061,91 points.
La semaine écoulée a été marquée par le retour des grandes manoeuvres entre entreprises. Vivendi s’est offert la totalité de SFR, EDF l’ensemble de sa filiale EDF Energies Nouvelles, et le belge Solvay a jeté son dévolu sur le fleuron de la chimie Rhodia. Outre-Atlantique, le fabricant de composants électroniques Texas Instruments a avalé son concurrent National Semiconductor pour 6,5 milliards de dollars.
“Ce regain d’appétit montre que les groupes ont des surplus de liquidités et des bilans sains”, remarque Wilfrid Pham, directeur de la gestion actions de Natixis AM.
Sur le front de la politique monétaire, l’annonce d’un relèvement du taux directeur de la Banque centrale européenne à 1,25%, le premier depuis juillet 2008, était largement anticipé.
Le président de l’institut de Francfort, Jean-Claude Trichet, “envoie un signal très clair au marché: c’est le retour à l’orthodoxie monétaire”, souligne Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets France. Il n’anticipe toutefois pas de nouvelle hausse des taux à court terme.
De même le fait que le Portugal, acculé financièrement, se soit enfin résigné à recourir à une aide de l’Union européenne n’a pas surpris les investisseurs. Les modalités de ce plan de secours, qui devrait avoisiner 80 milliards d’euros, devraient être précisées lors de la réunion des ministres des Finances européens à Budapest qui s’achève samedi.
Le marché se tourne désormais vers les publications d’entreprises. Comme le veut la tradition, le géant américain de l’aluminium Alcoa ouvrira le bal suivi par JPMorgan Chase (banque), Google (internet), Mattel (jouets) ou encore Bank of America.
“Il ne devrait pas y avoir d’accidents majeurs”, selon M. Pham, vu qu’il y a eu très peu d’avertissements sur résultats pour l’instant.
“Mais attention, le quatrième trimestre 2010 avait été un peu décevant par rapport aux trois premiers et les perspectives plus prudentes”, remarque M. Pichard. “Il est donc très important que ces cinq publications dépassent le consensus”, souligne-t-il.
D’autant que “nous ne sommes pas à l’abri d’une correction brutale tant que de nombreuses incertitudes ne sont pas levées”, rappelle Gilles Guibout, gérant d’actions pour Axa IM.
Les cours du pétrole continuent de flamber, évoluant à leurs plus hauts niveaux depuis l’été 2008, vu les tensions persistantes au Moyen-Orient tandis qu’au Japon, frappé par un nouveau séisme, les opérations d’urgence menées dans la centrale nucléaire de Fukushima se poursuivent.
D’un point de vue macroéconomique, plusieurs statistiques pourraient contribuer à influencer la tendance notamment l’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan et les chiffres du commerce extérieur pour février aux Etats-Unis.
La réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20, vendredi à Washington, sera aussi suivie même si peu d’annonces devraient être faites à cette occasion.