Logement : les dépenses courantes des Français augmentent fortement

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un particulier (Photo : Jeff Pachoud)

[02/02/2011 18:05:47] PARIS (AFP) Les ménages français ont subi en 2010 une forte hausse des dépenses courantes liées à leur logement, conséquence de l’augmentation des produits pétroliers et d’une météo peu clémente.

Leurs dépenses courantes pour le logement, qui comprennent les loyers, le coût de l’énergie et les charges, ont connu une hausse de 4,2% l’an dernier, soit près du triple de l’inflation (+1,5%), selon les comptes nationaux du logement publiés mercredi par le ministère de l’Ecologie.

Un an plus tôt, la hausse ne dépassait pas 1,8%.

Au total, les Français y ont consacré 297,7 milliards d?euros en 2010. Chaque ménage a ainsi dépensé 9.800 euros, contre 9.500 euros en 2009.

Pourtant, souligne le ministère, l’augmentation des loyers, qui représentent les trois quarts des dépenses courantes, a ralenti en 2010 pour la cinquième année consécutive (+2,7% après +3,1% en 2009). Le secteur privé (+1,3%) enregistre une hausse moins vive que le secteur social (+ 2,0%) pour la troisième année de suite.

Par contre, les dépenses d?énergie ont fortement progressé (+12,1%) en 2010, conséquence de la hausse des prix du fioul et du gaz (+22% et +36% au cours des 5 dernières années) et d’une consommation plus importante en volume en raison d?une météo moins clémente qu’en 2009.

Les dépenses d’énergie des propriétaires progressent plus vite que celle des locataires car ils sont davantage utilisateurs de fioul, dont le prix est en hausse constante depuis 1994.

Les charges, qui représentent un dixième du total, ont enregistré également une accélération en 2010 (+2,2% en 2010 après +1,3% en 2009).

Les Français avaient consacré en 2009, dernière année connue, 21,7% de leur revenu disponible brut aux dépenses courantes de logement (nettes des aides), soit deux fois plus que pour l’alimentation (11,5%) ou les transports (11,4%).

Les dépenses d’investissement des Français, qui représentent le tiers de la dépense totale dans le logement, ne sont pas encore connues pour 2010.

En 2009, la dépense globale pour le logement (investissements compris) avait été de 430 milliards d’euros, soit 22,6% du produit intérieur brut. Elle avait reculé de 2,4% par rapport à 2008, conséquence de la récession la plus importante d’après-guerre.

Mais en 2010, les transactions sur les logements anciens ont progressé fortement aussi bien en volume (+30%) qu’en prix (+6,2%). Ce rebond compense totalement la baisse des travaux de rénovation et le repli accentué du nombre de logements achevés, spécialement des maisons individuelles (-26%), souligne le ministère.

Le logement représentait en 2009 60% du patrimoine brut des ménages alors que l’ensemble des recettes fiscales liées au logement dépassait 55 milliards.

Le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu a reconnu mercredi que la situation du logement en France était “grave”, au lendemain de la publication du rapport de la fondation Abbé Pierre accusant le gouvernement de ne pas assez lutter contre la crise dans ce domaine. Il a toutefois nié que la situation eût empiré depuis l’arrivée du président Nicolas Sarkozy.

“J’admets que la situation est grave, mais je n’admets pas que la situation est de plus en plus grave. A l’inverse, je ne voudrais pas dire que la situation s’améliore, mais en tous cas ce gouvernement a pris la mesure de la situation”, a affirmé M. Apparu sur France Culture.