L’informatique envahit la voiture, pour le plaisir et la sécurité

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Une voiture en exposition au salon high-tech de Las Vegas, le 7 janvier 2011 (Photo : Justin Sullivan)

[08/01/2011 11:08:00] LAS VEGAS (Etats-Unis) (AFP) Avec des tableaux de bord qui migrent sur le pare-brise, des console centrales transformées en centres multimédias et des rétroviseurs servant de système d’alerte, l’électronique poursuit sa conquête de la voiture.

Certains prototypes présentés au grand salon de l’électronique grand public (CES) de Las Vegas (ouest des Etats-Unis) jusqu’à dimanche semblent appelés à rapprocher la conduite d’un jeu vidéo.

Ainsi le constructeur allemand Audi travaille à un système qui affiche le tableau de bord en transparence sur le pare-brise, sur le principe de la “réalité augmentée” : “Cela vous montre (…) où tourner, les limitations de vitesse et votre vitesse –comme ça vous n’avez pas besoin de baisser les yeux pour regarder le tableau de bord, tout est devant vous”, a expliqué une démonstratrice d’Audi, Jessica Silvia.

Pour Henri Seydoux, le patron de l’équipementier Parrot spécialisé dans les autoradios, cette idée de la réalité augmentée (reprise dans un jeu de drone télécommandé par l’iPhone), est la voie de l’avenir: “si vous voulez vraiment aller vers la sécurité, il faut que vous ayez un truc qui lise les panneaux routiers, c’est comme ça”.

A terme, “si on veut que (le nombre des morts de la route) baisse à quasiment zéro, il faut que la voiture freine toute seule un jour, il faut aller dans cette direction-là”, ajoute M. Seydoux.

En attendant, Parrot présente à Las Vegas un nouveau système Asteroid, qui propose à la place de l’autoradio tout un centre multimédia reposant sur l’environnement Android (système Google), relié au téléphone portable (quel qu’il soit) par Bluetooth, et sur lequel on peut brancher sa propre musique numérisée.

Distribué avant l’été dans plusieurs pays “au prix d’un autoradio haut de gamme”, Asteroid se commande à la voix ou avec une mollette, et permet notamment d’accéder à des radios internet, aux cartes Google avec informations sur le trafic, à une application d’alerte aux radars, etc.

Le système, adaptable sur n’importe quelle voiture, reprend l’idée lancée par l’Américain Ford il y a plusieurs années avec son système Sync développé avec Microsoft, qui vise pratiquement à apporter l’environnement multimédia du salon dans la voiture.

“Sync se nourrit vraiment des appareils que vous possédez déjà. Vous apportez ce qui fait déjà partie de votre vie hors de la voiture, et nous en faisons une partie de votre vie dans la voiture”, explique un porte-parole de Ford, Paul Aldighieri.

La société QNX, filiale du canadien Research in Motion depuis l’été, propose quant à elle “un bureau mobile connecté au BlackBerry”, qui lit à voix haute les courriels pour éviter la distraction de la lecture, en plus d’un centre médias classique.

Certains préfèrent cependant se concentrer sur des systèmes centrés moins sur les médias que sur la sécurité.

C’est le cas de la filiale de General Motors OnStar, qui propose un service de mise en relation avec des opérateurs fournissant une aide à la navigation ou avec les services de secours, grâce à un émetteur logé dans le rétroviseur.

OnStar, qui a commencé à équiper des Cadillac il y a près de 15 ans, va désormais pouvoir être installé sur tous les 20 modèles les plus vendus aux Etats-Unis, avec un rétroviseur mis en vente à partir du printemps. Il devrait en coûter près de 300 dollars pour acquérir le système, installation comprise, avec des formules d’abonnement de 200 à 300 dollars par an.

Cette fois, il s’agit de connecter la voiture à l’environnement extérieur directement, quel que soit le niveau d’équipement de l’automobiliste ou des passagers. “Nous ne voulons pas que la sécurité repose sur un téléphone relié par Bluetooth”, justifie un porte-parole d’OnStar, Rick Martinck.