Tunisie-GEW : Oser entreprendre

«La décadence d’une société commence quand l’homme se demande que va-t-il
arriver au lieu de se demander que puis-je faire?», disait Denis De Rougemont.

Tous ceux qui ont cru que les jeunes Tunisiens ont sombré dans une profonde
léthargie et que rien ne pourra stimuler leur imagination et les pousser à
l’action devraient revoir leurs jugements et savoir que la Tunisie recèle au
plus profond d’elle-même de grandes richesses. Cette somnolence apparente
dissimule sous les cendres le feu de l’initiative, de l’action et tout l’amour
du pays.

Il a suffit qu’un groupe de jeunes entrepreneurs se demande que “puis-je faire
pour mon pays” et passe à l’action pour que l’initiative «Entreprendre la
Tunisie» fasse l’effet d’une boule de neige et que sa détermination
communicative finisse par encenser tout le pays au nord comme au sud. La
Semaine
mondiale de l’entreprenariat
a enflammé les esprits et est venue apporter un
démenti cinglant à ceux cyniques et désillusionnés qui croyaient notre jeunesse
partie pour un long sommeil duquel il aurait été difficile de la réveiller.

Le terme «déterminisme» ne pourrait -et ne peut- en aucun cas être appliqué aux
peuples car, les surprises sont toujours au rendez-vous.

Toute la Tunisie a donc vibré au son de l’appel «Entreprendre la Tunisie» et
s’est enflammée à la vue du Flambeau célébrant l’entreprenariat. Dans les
régions, son accueil a été triomphal. A Bizerte, il a été célébré aux sons de la
«Hadhra» et a fait le tour de toute la ville tandis que la pérennité de
l’entreprise était débattue par le
CJD en présence d’experts, représentants de
banques et jeunes promoteurs.

L’initiative du Centre des Jeunes Entrepreneurs (IACE) a rassuré quant au fait
que Jeunes entrepreneurs et Jeunes dirigeants se trouvent sur le même bateau
même si les structures qui les couvent sont différentes, l’UTICA et l’IACE.

A Sousse, ce sont les étudiants de l’Université de Sousse et leur doyen en tête,
entourés de leurs enseignants, qui ont orchestré la manifestation «le Navire de
l’Entreprenariat». «Entreprendre n’est pas facile, il faut apprendre à naviguer
à vue. C’est toute la symbolique que nos étudiants ont voulu relever en
organisant cette rencontre sur le navire tout en sachant qu’ils seront évalués
sur cette action». Réaliser son propre projet n’est pas un long fleuve
tranquille. Plus tôt les étudiants, qui aspirent à se lancer dans
l’entreprenariat, le sauront, mieux ce sera pour eux car ils ne seront pas
déboutés au premier obstacle.

Ils ont reçu le flambeau de l’entreprenariat qui fut auparavant remis par
Mohamed Driss, l’un des plus grands entrepreneurs de Sousse à sa fille Zohra,
signe de la transmission du feu et de l’amour d’entreprendre mais aussi de la
nécessité d’une relève bien préparée pour garantir la pérennité de l’entreprise.

Le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, celui de
l’Industrie et de la Technologie, celui de l’Enseignement supérieur à travers
les différentes universités implantés dans les gouvernorats participants, ont
été très actifs lors de la Semaine mondiale de l’Entreprenariat, sans oublier la
BFPME et la BTS qui ont organisé des journées d’information, de formation et de
sensibilisation dans les différents gouvernorats qui ont abrité les
manifestations de la
GEW.

Concours “Meilleure idée de projet” après une formation Moraine, journées
ouvertes, «Programme Entrepreneurship Master Class», organisé, cette fois-ci par
l’Association Injaz, «Une tente pour information et incitation à la création»
organisée à l’Espace entreprendre à Jendouba, «Elaboration des plans d’affaires
aux participants du concours meilleures idées de projet 2010» au Centre
d’affaires, Pépinière, Espace entreprendre à Gafsa, et clou de la manifestation
«Dessin thème entreprenariat sur la façade de la Pépinière ‘Gafsa technologie du
futur’», Pépinière «Gafsa Technologie du Futur», autant de manifestations qui
ont uni -dans une même entreprise- différents opérateurs en provenance de
différents horizons.

La Semaine de l’entrepreneuriat a représenté, pour l’ensemble des opérateurs
économiques dans sa première édition, une occasion de travailler en symbiose
pour défendre, informer et sensibiliser à une thématique importante pour le
pays, qui est l’entreprenariat.

«Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir,
de la magie». C’est de Johann Wolfgang von Goethe.
Il fallait oser avec un chef d’orchestre qui sache y faire pour qu’il n’y ait
pas de fausses notes. Pour une première, organisée, qui plus est en tout juste 3
mois, ce fut une réussite. Le Centre des Jeunes entrepreneurs de l’IACE a bien
marqué le coup. Espérons que cela sera meilleur, l’année prochaine.