La Grèce durcit sa politique d’austérité, au-delà des exigences du FMI et de l’UE

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à Luxembourg (Photo : Georges Gobet)

[18/11/2010 15:06:24] ATHENES (AFP) Les mesures d’austérité prévues dans le budget 2011 de la Grèce excèdent de 6,13 milliards d’euros les exigences prévues dans l’accord de prêt de l’UE et du FMI, le gouvernement prévoyant ainsi de ramener le déficit public à 7,4% du PIB l’année prochaine.

Les économies inscrites dans le budget 2011 s’élèvent ainsi à 14,3 milliards d’euros, contre 8,2 milliards d’euros prévus dans la feuille de route de rigueur imposée au pays par l’UE et le FMI, a déclaré jeudi le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou, peu après la présentation au Parlement du nouveau projet de Budget.

Le gouvernement entend ainsi vendre quatre appareils Airbus A340 dans le cadre d’un appel d’offres international qui sera bouclé au premier trimestre 2011, ainsi que des participations dans des entreprises d’Etat dans les secteurs de la défense, ferroviaire et minier, a-t-il indiqué.

L’Etat grec va rechercher des partenaires stratégiques pour leur céder une partie non précisée de sa participation de 99,81% au capital de Hellenic Defence Systems SA, ainsi que des parts de l’entreprise publique ferroviaire Trainose et d’autres dans la société minière Larko, dont l’Etat possède 55,19%.

Le ministre a aussi annoncé l’intention du gouvernement de privatiser la société gazière DEPA, dont l’Etat détient 65%.

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à Sparte, le 14 septembre 2005 (Photo : Louisa Gouliamaki)

La part de 49% détenue par l’Etat grec dans l’un des prinicipaux casinos du pays sera soldée, tandis que la concession de l’exploitation de l’Aéroport international d’Athènes dont l’Etat détient 55%, confiée au groupe allemand Hochtief pour 30 ans en 2001, sera étendue l’an prochain, a ajouté le ministre.

Selon le projet de budget, la Grèce table donc désormais sur un déficit public ramené à 7,4% du PIB en 2011, des mesures d’austérité supplémentaires devant lui permettre d’atteindre le redressement exigé par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) en échange de son sauvetage financier via un prêt sur trois ans de 110 milliards d’euros.

Des mesures supplémentaires ont été ajoutées après la révision à la hausse par Eurostat du montant du déficit pour 2009, à 15,4% contre 13,6% prévu initialement, en début de semaine.

“L’objectif est de parvenir en 2011 à un déficit de 17 milliards d’euros (…) soit une réduction de 5 milliards d’euros par rapport à 2010”, a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué.

Des économies “supérieures à 14 milliards d’euros” seront réalisées afin d’atteindre cet objectif grâce à des mesures actuelles et nouvelles, a ajouté le ministère.

Le projet de Budget prévoit des coupes dans le secteur très mal géré de la santé, dans les entreprises publiques et une hausse de 2% du taux de la taxe sur la vente d’un liste de produits qui passera ainsi de 11 à 13%, selon le ministre. La lutte contre l’évasion fiscale sera également renforcée, les dépenses militaires limitées et les pensions gelées, a-t-il poursuivi.

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ège de la Banque de Grèce, le 27 avril 2010 à Athènes (Photo : Aris Messinis)

Le ministère grec des Finances a reconnu lundi que le déficit pour 2010 ne serait finalement ramené qu’à 9,4% du PIB du fait de la révision à la hausse.

Ces nouvelles mesures s’ajoutent à celles d’un montant de 9,15 milliards, déjà prévues par le plan de redressement.

La feuille de route de rigueur imposée au pays par l’UE et le FMI en échange de son sauvetage financier prévoyait un déficit à 8,1% fin 2010.

Lundi soir, des milliers de sympathisants du parti communiste grec, le KKE, et de la gauche radicale, Syriza, ont manifesté à Athènes et Salonique (nord) aux slogans “FMI go home” et en dénonçant “la rigueur UE-FMI”. La centrale des salariés du privé, la GSEE, prévoit une grève le 15 décembre.