Mohamed Frikha : «Telnet passera de 500 à 1000 ingénieurs d’ici quatre ans »

mohamed-frikha-telnet-1.jpgAlors qu’elle s’apprête à aller en bourse –à Tunis et Paris-, l’entreprise fondée par Mohamed Frikha est en train d’élaborer un nouveau business model axé sur l’innovation et le développement de produits. Un virage va nécessiter un recrutement massif au cours des prochaines années. Explications.

-WMC : Pourquoi avez-vous décidé d’introduire Telnet en bourse ?

– Mohamed Frikha : Nous allons nous introduire en bourse pour trois raisons. D’abord, Telnet existe et se développe depuis quinze ans. Avec 500 ingénieurs et des implantations dans deux pays –la Tunisie et la France-, et des projets technologiques d’enverguer, le groupe a atteint une taille assez importante. Pour pérenniser l’ensemble, nous devons adopter une autre organisation et mettre en place une gouvernance institutionnelle.  

Ensuite, lorsqu’on opère dans le domaine de la technologie, le staff est composé de cadres de très haut niveau qui ont besoin de travailler dans une institution et de partager le fruit de la création de l’innovation.  La bourse permet justement de créer cette institution et d’intéresser notre personnel par le biais des stocks options et du CEA (Compte Epargne Actions).

Enfin, comme nous opérons avec de grands acteurs mondiaux de la technologie, il est important pour la notoriété de l’entreprise qu’elle soit cotée en bourse, et ne soit pas une entreprise de quelques personnes.

Pour toutes ces raisons, nous sommes dans l’obligation de franchir un cap et de passer d’une simple start-up à une entreprise institutionnalisée, avec tous les standards que cela demande.

Mais l’introduction en bourse permet également de bénéficier des avantages classiques comme la liquidité du capital, l’accès à un financement plus souple que la banque. Cela fait partie aussi des raisons qui nous ont poussé à aller en bourse.

-WMC : Vous avez fait le choix de vous faire coter sur deux marchés, la BVMT et, une bourse étrangère, en l’occurrence Euronext Paris. Pourquoi ?

-MF : Pour trois raisons aussi : nos activités sont destinées principalement à l’export, nous opérons essentiellement dans le monde occidental, et la majeure partie de notre clientèle se trouve en France.

-WMC : A l’occasion de cette introduction, vous allez certainement mettre en avant le présent de Telnet, c’est-à-dire ses acquis, mais également ses projets d’avenir. Quelles sont les grandes lignes de votre stratégie pour les années à venir ?

MF : Telnet opère aujourd’hui dans les services d’ingénierie de la haute technologie, pour le compte de constructeurs européens. Nous sommes arrivés à un niveau de maturité technologique qui nous permet d’aller de l’avant et rentrer dans un nouveau business model en nous engageant dans l’innovation et les produits.

Pourquoi l’innovation ? Parce que nous devons nous différencier du service de masse qu’offrent les pays d’Europe de l’Est, d’Asie et d’Amérique latine par des compétences de très haut niveau. Et nous ne pouvons avoir ces compétences que par l’innovation. C’est pour cette raison que Telnet s’est dotée d’un Conseil Scientifique de l’Innovation –et elle est la première entreprise de Tunisie et de la région à l’avoir fait. Nous allons pour cela passer de 500 à 1000 ingénieurs d’ici trois à quatre ans. 

L’innovation nous permettra aussi d’imaginer et de développer les produits de demain pour le compte de nos partenaires ou pour le notre. De toute façon, nous allons le faire en toute transparence, c’est-à-dire en parfaite collaboration avec nos partenaires actuels. Car il est clair aujourd’hui que l’avantage de la Tunisie est d’offrir des services de qualité tout en garantissant confidentialité et respect de l’éthique aux partenaires étrangers.

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