Tunisie-Entrepreneuriat : Mohamed Aghrebi appelle à “valoriser l’image des métiers professionnels”


mohamed-agrebi-artic.jpgQu’il s’agisse de créer son entreprise, de choisir un secteur innovant ou de
garantir sa pérennité, les conférenciers ayant participé à l’atelier «Les jeunes
et la création d’entreprises : défis et bonnes pratiques», organisé par l’ONUDI,
les agences des Nations unies et le ministère de la Formation professionnelle et
de l’Emploi dans le cadre du Salon de la Création et du Développement
technologique des Entreprises vendredi 15 octobre, s’accordent tous sur les
mêmes principes de base qui peuvent œuvrer pour le succès d’un projet
entrepreneurial ou de son échec dans le cas où ils ne sont pas bien suivis ou
bien appliqués.

«Ce que veut l’Etat tunisien, a déclaré Mohamed Aghrebi, ministre de la
Formation professionnelle et de l’Emploi à la clôture de l’atelier, est stimuler
l’esprit d’initiative, développer la créativité des jeunes, les encourager à
prendre en main leur destin et à valoriser l’image des métiers et filières
professionnelles… Nous sommes conscients que les différentes phases pour la
réalisation d’un projet sont cruciales et nécessitent une assistance
personnalisée et des conseils appropriés dans les différents aspects techniques,
juridiques, économiques et financiers…».

Pour les jeunes créateurs d’entreprise, les défis, sont plusieurs à relever :
ceux de la formation, des financements, des marchés, de la commercialisation et
de la communication aussi et de leur propres aptitudes à mener un projet au
succès et le pérenniser.

Le rôle des micro-entreprises dans l’accélération du développement économique
est important affirme Sabrina Labbe, de «Micro-Enterprise Acceleration Institute
(MEA-I) HP Genève». Ce sont des structures qui réalisent les activités au plus
fort taux de croissance et créent le plus d’emploi.

Elles ont toutefois besoin d’outils de communication adéquats, de formations
appropriés surtout au niveau des TIC, de partenariats novateurs (secteur privé
et public, aux niveaux international et local) et d’exploiter au maximum le
potentiel du web et des outils en ligne afin d’accéder aux informations et aux
formations également. Car il est regrettable que les entrepreneurs, qui sont
quotidiennement face à différents et nombreux défis n’intègrent pas suffisamment
la technologie dans la gestion de leurs affaires.

Pour Pr Louis Jacques Filion de la Chaire d’entrepreneuriat
Rogers-J.-A.-Bombardier HEC Montréal, qui s’accorde avec Khouloud Al Khaldi,
spécialiste du développement de la gestion de l’entreprise du Bureau
International du Travail du Caire, la création d’entreprise sans préparation
structurée préalable ne peut garantir sa survie. Le «taux de survie est de moins
de 20% après cinq ans», assure Pr Fillon alors que celles qui sont bien
structurées ont un taux de survie de 90% après cinq ans.

Réussir son entreprise dépends de nos compétences et de nos qualifications, de
nos aspirations et nos motivations, de l’idée et du marché mais également des
ressources financières et humaines, explique Madame Al Khaldi. Il s’agit de
penser innovation, d’être entrepreneur par vocation car devenir entrepreneur est
un métier et implique de travailleur seul, tout en étant en relation avec un
grand nombre de personnes, ajoute L.J.Fillon. «On ne s’improvise pas
entrepreneur, cela s’apprend».

Pour lui, le plus souvent, le métier d’entrepreneur est un métier qui vient se
superposer à un métier de base, ce qui suppose une connaissance préalable du
secteur d’activités qu’on a choisi. Il faut également avoir la sagesse de
délimiter des frontières, conseille le coauteur du volume «L’essaimage
d’entreprises : Vers de nouvelles pratiques entrepreneuriales».

La connaissance et la compréhension de son secteur représentent les meilleurs
éléments prédictifs du succès en affaires, car en maîtrisant les règles de jeu,
on peut prévenir les erreurs éventuelles et les possibles faux pas tout comme on
peut anticiper les attentes.

Mais au-delà de tous les éléments objectifs qui garantissent la réussite d’un
projet, il y a l’entrepreneur lui-même, sa confiance en lui-même, sa capacité à
communiquer avec les autres de manière limpide, de convaincre partenaires et
vis-à-vis de ses arguments et de la justesse de son raisonnement. Cela aussi
s’apprend, assure Khouloud Al Khaldi, même si dans des pays comme le nôtre, ces
qualités représentent très souvent des défis à relever pour les jeunes en quête
de projets.

Mais comme le dit Robert Papin cité par Carmen Gilabert Gonzalez, responsable de
la communication au parc scientifique de Madrid dans son intervention «Les défis
de la communication pour les jeunes entrepreneurs», «si vous ne savez pas bien
communiquer avec les autres, vous ne saurez ni convaincre ni motiver. Si vous ne
savez pas communiquer, vous serez mal informés et vous ne pourrez ni diriger ni
contrôler efficacement».