Un audit pointe un trou énorme dans le budget de la défense britannique

photo_1287130679665-1-1.jpg
à Birmingham, le 6 octobre 2010 (Photo : Ben Stansall)

[15/10/2010 08:21:29] LONDRES (AFP) Un audit pointe vendredi des dépassements de 3,3 milliards de livres (3,75 milliards d’euros) dans les dépenses de défense en Grande-Bretagne, à quatre jours de l’annonce de choix budgétaires stratégiques dans ce secteur.

Selon le National Audit Office, le budget d’équipement des armées a bondi de 3,3 milliards dans les douze derniers mois du gouvernement travailliste, sans que ces surcoûts soient financés.

“Le gouvernement précédent a laissé le ministère de la Défense dans une situation impossible, ayant commandé des équipements pour lesquels l’argent n’était pas là”, a commenté dans une tribune au Times le ministre de la Défense Liam Fox.

Selon lui, 38 milliards de livres (43,2 mds EUR) de programmes sur les 10 ans à venir ne sont pas financés, à comparer avec un budget annuel de la Défense de 37 milliards de livres (42 mds EUR).

L’explosion des dépenses est imputables principalement à deux programmes, les avions de combat Typhoon de l’armée de l’air, dont le coût a augmenté de 2,7 milliards de livres, et les deux porte-avions programmés par la marine.

photo_1287130821950-1-1.jpg
Un Nimrod, ici en mission de surveillance au dessus de l’Ecosse, le 6 mai 2007 (Photo : Ed Jones)

Liam Fox a estimé que les délais de construction de l’avion Nimrod MRA4 (repoussé de 2003 à 2012) ont entraîné un surcoût de 789 millions d’euros (897 millions EUR), tandis que l’étalement de la construction des deux porte-avions a occasionné un surcoût de 1,56 milliards de livres (1,77 mds EUR).

Aujourd’hui, “annuler les porte-avions coûterait presque autant que de les construire et signifierait la fin de la construction navale britannique”, remarque Liam Fox.

“Chaque département doit contribuer à la réduction du déficit et la Défense n’est pas une exception”, souligne le ministre, tout en assurant qu’au bout du processus, “la Grande-Bretagne aura les moyens dont elle a besoin pour l’avenir” et “restera un gros contributeur à l’Otan”.

Jeudi, la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton s’est déclarée “inquiète” de l’impact pour l’Otan des prochaines coupes budgétaires dans le secteur de la Défense britannique, dans une interview à la BBC à Bruxelles.

Le Premier ministre David Cameron est en train de mettre la dernière main à l’annonce de ses priorités stratégiques et du budget de la Défense lundi et mardi prochain.