Tunisie-Nations unies : Formation-Emploi, “Régionaliser les compétences et l’initiative privée”

entrepreneuriat-320.jpg«Régionaliser les expertises et les compétences», c’est ainsi que Fatma Moussa, directrice nationale du projet «Jeunes, Emploi, Migration» au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, décrit la démarche suivie par le ministère en partenariat avec l’ONUDI et les autres agences des Nations unies (PNUD, FAO et BIT) pour la création des entreprises et le développement de l’expertise au niveau des gouvernorats de l’intérieur du pays.

«Le ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi a mis en place un programme pour un accompagnement personnalisé des jeunes qui veulent créer leurs propres entreprises qui ne s’arrête pas au démarrage effectif du projet mais continue au-delà de son lancement pour lui garantir toutes les chances de réussite». Le processus supposait des qualifications particulières.

C’est ainsi qu’il a été prévu, dans le cadre du projet «jeunes, emploi, migration», piloté par le ministère de la Formation et de l’Emploi, en collaboration avec les agences des Nations unies et en coordination avec d’autres départements ministériels tels ceux de l’Industrie et de la Technologie et de l’Agriculture, un plan d’action pour accompagner de 200 jeunes promoteurs originaires de Gafsa, du Kef et du Grand Tunis, former un corps de coachs et mettre en place une équipe capable d’offrir des services de qualité pour encadrer les entrepreneurs au sein des centres publics d’appui et également des structures privées reconnues. Une manière de dire que public et privé sont à la quête des mêmes objectifs, à savoir le renforcement de l’initiative privée, l’encouragement des jeunes à créer leurs propres entreprises et s’insérer dans le circuit économique.

Ces jeunes vont donc être accompagnés dans le montage et la mise en place de leurs projets. Parmi les projets sélectionnés pour l’accompagnement, un sur l’archivage numérique des documents, un autre créé par une jeune femme sur le traitement des eaux usées, un sur la production d’articles stritch et d’autres plus élaborés tels celui visant la création d’un centre de qualité, de mesure et de purification du phosphate acide industriel et un autre sur le développement de logiciels pour l’usage des 3D.

«On ne naît pas manager, on le devient. Notre objectif est de donner aux jeunes qui veulent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat tous les outils et toutes les armes pour réussir. Pour cela, nous visons la pérennisation du projet de formation de coachs. Nous organisons avec nos partenaires des sessions de formation en direction de coachs, nous voulons qu’il y ait un transfert de compétence et qu’au niveau de chaque région, on se dote des experts appropriés pour encadrer les jeunes promoteurs», a précisé Madame Moussa.

Un atelier destiné aux jeunes créateurs d’entreprises

Le ministère de la Formation se veut plus présent sur le terrain physique mais aussi sur celui de la communication, d’où l’organisation d’un atelier, toujours en partenariat avec l’ONUDI et les autres agences des Nations unies, parallèlement avec la tenue du Salon de la création et du développement technologique des entreprises et qui sera clôturé par Mohamed Aghrebi, ministre de la Formation et de l’Emploi.

L’atelier intitulé «Les jeunes et la création d’Entreprises : défis et bonnes pratiques» sera animé par des experts du monde de la communication entrepreneuriale. Nous avons déjà cité Riadh Zghal (qui porte la double casquette d’économiste et de sociologue), il y aura également la participation de Carmen Gilabert Gonzalez, responsable de la communication au Parc scientifique de Madrid, et Sabrina Labbe de ‘’Micro-enterprise Acceleration Institute’’.

«Les bonnes pratiques en matière de création d’entreprises» seront discutées par Khouloud Al Khaldi, spécialiste du développement et de la gestion de l’entreprise du Bureau international du travail, et Pr Louis Jacques Filion, directeur de la Chaire J-A-Bombardier, HEC Montréal qui, lui, donnera 10 conseils aux créateurs d’entreprises… Et ils ont tout intérêt à l’écouter attentivement car «Monter sa boîte, mais aussi “intraprendre” pour le compte de son entreprise, développer un projet au sein d’une administration ou créer une association, innover et créer ainsi qu’évaluer font partie d’un lexique qui n’a pas de secrets pour ce spécialiste co-auteur de l’ouvrage «Devenir entrepreneur».