Le Premier ministre grec face à la rue à Salonique contre sa politique d’austérité

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éou lors de sa visite à la foire internationale de Salonique, le 11 septembre 2010 (Photo : Sakis Mitrolidis)

[11/09/2010 11:35:25] SALONIQUE (Grèce) (AFP) Le Premier ministre grec Georges Papandreou affronte la rue samedi à Salonique, la deuxième ville de Grèce, où cinq manifestations différentes sont prévues contre sa politique d’austérité, au moment où il présente ses priorités pour l’économie du pays en 2011.

Si les efforts d’extrême rigueur budgétaire ont été salués vendredi par le Fonds monétaire international (FMI), qui a débloqué une deuxième tranche d’aide au pays, une partie des Grecs continuent à contester les conséquences sociales néfastes des réductions de salaires et hausses de taxes, prévues dans le plan de redressement de l’économie.

La police attendait d’ailleurs samedi beaucoup plus de manifestants à Salonique que les 10.000 recensés l’an dernier pour la même occasion: la visite de M. Papandréou à la foire internationale, qui se tient dans la deuxième ville du pays et sert traditionnellement de rentrée politique au gouvernement.

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écurité emmènent un homme qui a lancé une chaussure contre le Premier ministre grec Georges Papandréou, le 11 septembre 2010 à Salonique (Photo : Sakis Mitrolidis)

Les camionneurs ont annoncé une grève illimitée à partir de lundi avant d’ouvrir le bal en défilant dans la matinée de samedi contre les projets de libéralisation du secteur.

Des mesures de sécurité draconiennes ont été prises. Plus de 4.000 policiers sont venus d’Athènes et d’autres départements pour escorter les manifestants. Du jamais vu depuis 2003, lorsque la ville, porte des Balkans sur la Méditerranée, avait hébergé un sommet européen de chefs d’état.

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érité, le 10 septembre 2010 à Salonique (Photo : Sakis Mitrolidis)

Au vu de la situation grecque – sauvée de la faillite au printemps par un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans du FMI et de l’UE en échange de la mise en place d’une politique de rigueur -, M. Papandréou ne dispose de presque aucune marge de manoeuvre pour distribuer de quelconques mannes budgétaires adoucissant la rigueur, selon plusieurs commentateurs.

Le remaniement ministériel opéré lundi a donné quant à lui le signal d’une poursuite de l’austérité budgétaire, avec notamment le maintien à son poste du ministre des Finances Georges Papaconstantinou.

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érieté, le 10 septembre 2010 à Salonique (Photo : Sakis Mitrolidis)

Au milieu d’une mer de mauvaises nouvelles économiques, illustrant la profonde récession que traverse le pays (accélération de la baisse du PIB, chute de 8,6% de la production industrielle en juillet, avec une inflation à 5,5% en août), Athènes a annoncé vendredi avoir réduit de 32% son déficit budgétaire sur les huit premiers mois de 2010 par rapport à la même période de 2009.

Le ministère des Finances s’est dit convaincu qu’il atteindrait son objectif de limiter ce déficit à 8,1% du PIB sur l’ensemble de l’exercice.

Le FMI, qui est intervenu avec l’UE alors que la dette publique grecque frisait les 300 milliards d’euros, soit près de 14% du PIB, a indiqué que tous les objectifs fixés pour la Grèce à la fin juin avaient été atteints.

“Des progrès impressionnants ont été faits dans les réformes structurelles. Une réforme en profondeur des retraites a été votée au Parlement, et celle, considérable, du marché du travail est en cours”, a relevé vendredi le FMI.

La population n’est pas toute de cet avis. Certaines des manifestations des mois précédents ont été violentes. En mai, trois personnes sont mortes dans l’incendie d’une banque à Athènes, déclenché par une bombe incendiaire.

Samedi, le principal défilé, organisé par les syndicats du privé, devrait débuter dans l’après-midi, le discours de M. Papandréou n’étant pas prévu avant 20H00 (23H00 GMT).

Lundi à Athènes, un nouvel audit des finances du pays doit commencer, mené par la “troïka” Banque centrale européenne, UE et FMI pour déterminer si la troisième tranche du prêt, de neuf milliards d’euros, sera versée en décembre.