BlackBerry : l’Inde accentue la pression sur les opérateurs

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à Bombay le 13 août 2010. (Photo : Indranil Mukherjee)

[17/08/2010 11:30:58] NEW DELHI (AFP) L’Inde a demandé formellement dans un courrier envoyé aux opérateurs de téléphonie mobile qu’ils mettent en place d’ici à la fin du mois un système permettant aux agences gouvernementales d’accéder aux messageries de BlackBerry, ont indiqué mardi les opérateurs.

“Nous avons reçu une lettre nous enjoignant de mettre en place un système légal permettant l’accès aux services du BlakBerry d’ici au 31 août”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de Tata Teleservices, l’un des principaux opérateurs indiens de téléphonie mobile.

“Tous les opérateurs ont reçu une lettre”, a confirmé le dirigeant d’un autre groupe de téléphonie mobile qui a souhaité garder l’anonymat.

La décision accroît la pression sur le fabricant du téléphone multifonctions ultra-sécurisé BlackBerry, Research in Motion (RIM), afin de répondre à la demande du ministère indien de l’Intérieur d’accéder aux données cryptées du réseau ainsi qu’aux courriers électroniques d’entreprises.

Selon la loi indienne, les opérateurs téléphoniques sont tenus de permettre aux administrations chargées de la sécurité d’avoir accès à tous les services fournis par leur réseau.

La semaine dernière, le ministère indien de l’Intérieur menacé de prendre des mesures pour bloquer les services de messagerie instantané et de messages électroniques si aucune solution technique n’était apportée d’ici à fin août. Une telle interdiction affecterait quelque 1,1 million d’uilisateurs.

Le gouvernement avait indiqué que RIM avait promis de fournir “des solutions techniques” pour permettre une surveillance des données échangées par les utilisateurs.

La lettre aux opérateurs intervient alors que des informations de presse citant des sources gouvernementales non identifiées indiquaient que RIM pourrait donner aux autorités indiennes l’accès partiel à ses services de messagerie et oeuvrait pour donner un accès complet à la fin de l’année.

On ignore dans l’immédiat si un tel compromis conviendrait à New Delhi.

L’Inde, en proie à des violences séparatistes au Cachemire (frontière pakistanaise) et à une rébellion maoïste dans de nombreux Etats, est particulièrement attentive aux usages possibles des nouvelles technologies depuis qu’en novembre 2008, un commando d’islamistes les a employées pour coordonner des attentats à Bombay qui avaient fait 166 morts.