Tunisie : Quand des diplômés chômeurs rencontrent le ministre de l’Emploi !

m-foramtion300710.jpg«Nous n’avons pas de difficultés de financements, il s’agit plus de problèmes d’idées de projets ou de produits», a assuré Mohamed Aghrebi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, à l’occasion d’une rencontre vendredi 30 juillet 2010, avec les jeunes diplômés, demandeurs d’emplois et bénéficiaires des mécanismes de la politique active de l’emploi. Programme auquel ont adhéré près de 70.000 jeunes et dont le principal bénéfice réside dans sa capacité à adapter les mécanismes de l’emploi aux exigences du marché du travail en effectuant à chaque fois les réformes et les changements jugés utiles et nécessaires.

Pratiques intimidantes de la part de certaines associations visant à imposer leur main mise sur les stagiaires travaillant dans le cadre du travail associatif volontaire, manque d’informations ou difficultés d’accès à l’information, problèmes de transport, rémunérations trop modestes et méconnaissance de l’utilité de certaines formations universitaires par l’entrepreneuriat. Voilà, entre autres des points qui ont été soulignés par les jeunes présents lors de cette rencontre. Jeunes qui, eux-mêmes, ne saisissent pas la philosophie des contrats SIVP ou autres formules d’intégration, visant en premier lieu à leur familiarisation sur le terrain avec le milieu professionnel et l’opportunité pour eux d’acquérir de l’expérience et de l’expertise qui leur serviront dans leur carrière professionnelle.

Ils n’ont d’ailleurs pas manqué l’occasion d’exprimer leurs critiques estimant que les entreprises profitent plus qu’eux des formules SIVP, alors qu’ils sont sensés en être les principaux bénéficiaires. Précisons à ce propos que les entreprises sont tenues de recruter au moins 50% de leurs effectifs qui ont suivi des stages SIVP.

Des jeunes qui reconnaissent la qualité des prestations de certains bureaux d’emploi, il y en a. Il y en a également qui appellent à ce qu’il y ait des suivis de leurs stages de la part de l’administration centrale pour qu’ils ne soient pas traités comme quantité négligeable au sein des entreprises. Entreprises qui, et dans certains cas, les empêchent de suivre des stages de formation dans leurs spécialités ou encore des stages de langues.

Pour le ministre, les réponses sont claires : le ministère est prêt à déployer toute son énergie et tous les moyens pour assurer aux jeunes diplômés -et à la demande des entreprises- les formations complémentaires nécessaires dans toutes les spécialités, allant de l’informatique (580 heures dont 180 en anglais appliqué à l’informatique), aux langues (anglais, italien, français, allemand) à l’infographie, et d’autres formations dans les métiers de l’artisanat…

Par ailleurs, 2000 idées de projets ont été mises à la disposition des jeunes universitaires et porteurs de diplômes de la formation professionnelle. Cependant, le M. Agrebi souhaite que les «ambitions ne s’arrêtent pas aux carrières professionnelles classiques dans des entreprises publiques ou même privées ; il faudrait que vous soyez vous-mêmes porteurs de projets. Nous avons décidé de doter tous les centres de formation de pépinières de projets pour vous apprendre toutes les techniques de management, vous aider à faire vos études de projets, vous aurez des formations spécifiques qui vous aideront à mener à bien le montage de vos propres entreprises», a-t-il indiqué.

10.000 bacheliers bénéficient aujourd’hui des programmes de formation professionnelle. Pour que les profils répondent aux besoins du marché du travail, 200 heures de formation sont inculquées aux diplômés du supérieur, 400 à ceux qui n’ont pas eu leur baccalauréat et qui se sont intégrés dans une formation précise.

Pour que les services du ministère accèdent à toutes les régions du pays et aux zones les plus enclavées, trois bus équipés des technologies les plus avancées et importées de Corée servirant de bureaux d’emploi mobiles.

Reste que parmi les jeunes invités à exposer leurs problèmes au ministre, il y en a qui souffrent de chômage structurel, il y en a également ceux qui n’arrivent pas au niveau requis malgré les formations suivies, et d’autres qui se considèrent exploités ou bien par l’entreprise ou même par les associations sollicitées pour leur offrir un savoir-faire supplémentaire dans la gestion ou la communication au sein des structures de la société civile.  

D’autres, heureusement, se sont montrés ambitieux, confiants sur leur avenir à condition qu’on les aide à démarrer leurs propres projets en simplifiant surtout les procédures d’accord pour les  prêts bancaires.

Pour tous ces jeunes, et indépendamment de leur situation difficile en tant que diplômés «chômeurs», il est peut-être temps de sortir du processus des revendications pures et simples pour aller à celui de l’audace, de la créativité et de la combativité.

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