Consensus à l’Assemblée autour du plan de sauvegarde de l’euro

photo_1275282014213-1-1.jpg
çois Baroin le 27 avril 2010 à l’Assemblée nationale à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[31/05/2010 16:32:58] PARIS (AFP) L’Assemblée devait formellement autoriser mardi la France à apporter sa garantie de 111 milliards d’euros au fonds de sauvegarde de l’euro, puisque le PS a de nouveau rejoint l’UMP, lundi, pour défendre la monnaie unique face à des positions souverainistes minoritaires.

“Les Etats de la zone euro ont voulu se prémunir contre l’éventualité de voir les marchés spéculer sur une possible contagion de la crise grecque à d’autres Etats membres”, a résumé le ministre du Budget, François Baroin, en présentant ce nouveau projet de loi de finances rectificative (collectif budgétaire) devant une Assemblée réduite à une dizaine de spécialistes de la commission des Finances.

Le collectif budgétaire transcrit en effet le plan de sauvegarde conclu le 9 mai par les chefs d’Etat et de gouvernement des 16 pays de la zone euro.

“Les ministres des Finances européens ont alors décidé la mise en place d’un dispositif doté de 500 milliards d’euros pour préserver la stabilité financière”, a ajouté M. Baroin. Le FMI apporte 250 mds d’euros.

Dans le détail, le mécanisme prévoit une assistance financière communautaire de 60 mds d’euros, complétée par le fonds d’un montant de 440 mds d’euros à la charge des Etats.

Cette somme doit servir à aider un Etat qui ferait face à des difficultés (pour du refinancement par exemple).

photo_1275282107621-1-1.jpg
çaise de l’Economie Christine Lagarde et le président de l’UE Herman Van Rompuy le 21 mai 2010 à Bruxelles (Photo : John Thys)

Comme pour la Grèce, “les pays faisant appel à cette aide devront notamment mettre en oeuvre des réformes structurelles”, a ajouté M. Baroin.

La France apporte à ce fonds une garantie de 111 mds d’euros, soit sa quote-part dans la BCE, majorée de 20%.

Le plan intervient trois semaine après l’adoption du plan français “d’aide d’urgence” à la Grèce, soit 16,8 mds d’euros de prêts bilatéraux sur trois ans, dont 3,9 mds en 2010.

“Pour les Grecs, on allait éteindre le feu. Là, il s’agit d’un mécanisme préventif”, a estimé le rapporteur général du Budget Gilles Carrez (UMP).

“Je crois qu’il y a un accord assez large qui va au-delà de la majorité présidentielle pour défendre la zone euro et mettre un terme à la spéculation”, a déclaré le président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, annonçant le soutien de l’opposition PS.

“La question c’est: faut-il un mécanisme de solidarité européen pour faire face à la crise? La réponse est évidemment oui”, a confirmé dans l’hémicycle le député PS Pierre-Alain Muet, économiste de formation.

Comme pour l’aide à la Grèce, Jean-Pierre Brard (app.PCF) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République, ex-UMP) ont été les artificiers du “non”, dans le prolongement de leur combat contre le traité de Maastricht (1992), fondateur de l’euro.

“Vous rassurez les spéculateurs. Vous leur dites: continuez, nous paierons. Pourquoi arrêteraient-ils puisque vous déférez à leurs diktats ?”, a déclaré M. Brard dans une motion de rejet du collectif budgétaire.

Dans une autre motion, M. Dupont-Aignan a demandé la fin de la monnaie unique: “La sortie de la France de l’euro ferait couler quelques larmes mais susciterait la joie du plus grand nombre, par exemple ces 69% de Français qui regrettent le franc et ces 38% de nos concitoyens qui veulent d’ores et déjà son retour!”.

Pure formalité, le vote interviendra mardi après-midi avant un passage au Sénat jeudi.