Agnès b. lance un appel aux marques de luxe pour défendre le savoir-faire français

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ès b., Agnès Troublé, photographiée le jour où elle a été élevée au grade d’Officier de la Légion d’Honneur à Paris le 18 février 2010 (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[31/03/2010 10:39:11] PARIS (AFP) La fondatrice de la marque Agnès b., Agnès Troublé, lance un “appel” aux maisons de luxe pour qu’elles produisent “plus en France”, afin de “défendre le savoir-faire français”, dans un entretien accordé mercredi aux Echos.

“Les maisons de luxe qui gagnent beaucoup d’argent doivent elles aussi produire plus en France. Je leur lance un appel. La responsabilité collective de défendre le savoir-faire français leur incombe”, déclare Mme Troublé, qui rappelle que sa marque est “le premier donneur d’ordre français dans la mode”.

“Force est de constater que nos partenaires disparaissent les uns après les autres et avec eux, leur savoir-faire”, note-t-elle.

“Mes collègues sont en quête d’un maximum de profit”, juge-t-elle. “Certaines marques font faire des prototypes par des ateliers français et n’hésitent pas à confier ensuite la production à l’étranger. C’est immoral”, dénonce également la créatrice.

Le ministre de l’Industrie Christian Estrosi avait annoncé en novembre l’élaboration d’une charte de bonnes pratiques entre donneurs d’ordres et façonniers dans la couture, pour “refonder les relations” entre maisons de luxe et sous-traitants.

“C’est une bonne chose”, poursuit Mme Troublé, qui regrette toutefois qu’elle fasse “surtout référence au secteur du luxe” : “Il faudrait étendre la discussion aux autres marques intermédiaires, moyen de gamme”, juge-t-elle.

Initialement prévue fin janvier, la signature du document a été repoussée. Selon Les Echos, ce retard serait dû à un “blocage” du leader mondial du luxe LVMH, par ailleurs propriétaire du quotidien, qui amènerait à rediscuter certains points.

“De fait, les marques de luxe ne souhaite pas s’engager dans une relation trop formelle avec les ateliers”, écrit le journal.

Le ministre devrait donc signer la charte avec la Fédération française de la couture, du prêt-à-porter, des couturiers et des créateurs de mode, et non avec les groupes directement, et l’Union française des industries de l’habillement (Ufih), qui représente les façonniers.

Cette signature doit avoir lieu le 14 avril, a assuré mercredi M. Estrosi lors de sa visite du salon “Made in France”, qui accueille les façonniers.