Test social pour le gouvernement mardi après le verdict des urnes

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ête d’information lors d’une grève le 3 février 2010 à la gare de La Part-Dieu à Lyon (Photo : Philippe Desmazes)

[22/03/2010 17:36:01] PARIS (AFP) La plupart des syndicats ont appelé les salariés à exprimer mardi par des grèves et manifestations leur mécontentement de la situation sociale avec l’espoir d’être entendus par le gouvernement, deux jours après la cinglante défaite de la majorité aux élections régionales.

Des perturbations sont à prévoir à la SNCF, principalement dans les réseaux régionaux, et dans une moindre mesure à la RATP où le RER B devrait être le plus affecté par des arrêts de travail.

Les syndicats s’attendent aussi à un fort mouvement dans la Fonction publique, notamment à l’Education nationale où 52% des enseignants des écoles maternelles et élémentaires seront en grève, selon le SNUipp-FSU, majoritaire.

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école primaire lors d’une grève le 15 mai 2008 (Photo : Mychèle Daniau)

Annoncée au soir du sommet social du 15 février à l’Elysée, cette journée d’action interprofessionnelle, la première depuis le 6 octobre, constituera aussi – mais pour certains syndicats seulement – un premier tour de chauffe de la mobilisation pour la défense des retraites, alors que François Fillon a confirmé dimanche que cette réforme demeurait à l’ordre du jour.

Les syndicats abordent toutefois ce rendez-vous revendicatif en ordre dispersé. CGT, CFDT, FSU, Solidaires (syndicats Sud et autres) et l’Unsa autonome) feront cause commune, mais leurs priorités ne sont pas les mêmes. Pour la CFDT et l’Unsa, elles s’appellent emploi et pouvoir d’achat, et non pas retraites.

Force ouvrière (FO) a appelé séparément à l’action, autour d’un seul mot d’ordre: les retraites. La CFTC et la CFE-CGC ont préféré se tenir à l’écart de ce rendez-vous qualifié par la seconde de “fourre-tout”.

Le 15 février, les syndicats étaient sortis de l’Elysée en regrettant que Nicolas Sarkozy se fût “limité à annoncer une série de rendez-vous”, fin mars et le mois prochain, sur l’emploi, la situation des fonctionnaires et les retraites.

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étaire général de la CGT, Bernard Thibault (D), quitte l’Elysée après le sommet social, le 15 février 2010 (Photo : Eric Feferberg)

Ils entendent tirer avantage de l’échec subi dimanche par le parti au pouvoir, l’UMP. “C’est bien d’autres orientations dans les domaines économiques et sociaux qui doivent être à l’ordre du jour le plus rapidement possible dans la conduite des entreprises comme dans celle du pays”, affirme la centrale de Bernard Thibault.

Un discours avec lequel Jean-Claude Mailly (FO) prend ses distances. “Je ne crois pas aux formules de troisième tour social”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Selon la CGT, 176 défilés ou rassemblements sont programmés mardi. “Ca peut être une caisse de résonance supplémentaire” au message électoral, selon la numéro un de la FSU, Bernadette Groison. M. Mailly pronostique “une mobilisation significative, bien sûr variable selon les départements” car “il y a de vrais mécontentements”.

En même temps, les syndicats sont conscients que la campagne des régionales “a peut-être un peu occulté les questions sociales, en termes d’action”, selon Mme Groison.

Une femme cadre CFDT en région dit sous le couvert de l’anonymat s’attendre à “une mobilisation très militante, circonscrite aux adhérents”, à l’exception du corps enseignant. Selon elle, “les salariés ne sont pas prêts à sortir dès lors qu’il n’y a pas une alternative économique et sociale crédible”.