OCDE : résorber les déficits en réduisant le chômage et certaines dépenses

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Le logo de l’OCDE (Photo : Jean Ayissi)

[10/03/2010 11:44:34] PARIS (AFP) Les pays riches devront résorber leurs déficits dans les prochaines années en donnant la priorité à la lutte contre le chômage et en s’attaquant aux dépenses dont la diminution ne risque pas d’affecter la croissance, affirme l’OCDE dans un rapport publié mercredi.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’assainissement des finances publiques, fortement dégradées sous l’effet de la crise mondiale, sera “un enjeu majeur” pour la quasi-totalité de ses 30 pays membres.

Ces pays, parmi les plus riches du monde, devront d’abord mettre fin “de manière graduelle” aux mesures de relance, “au fur et à mesure du redressement de l’économie”, explique l’OCDE dans son rapport annuel “Objectif croissance”.

Chaque Etat devra agir à son rythme, en fonction de la solidité de la reprise, d’autant qu’une “trop grande synchronisation” des tours de vis budgétaires aurait des répercussions internationales “négatives”.

“La reprise est en route mais nous ne savons pas si elle est encore tirée par les politiques de relance ou si elle a acquis sa propre dynamique”, a relevé l’économiste en chef de l’OCDE Pier Carlo Padoan, lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation à Paris.

Néanmoins, a-t-il ajouté, certains pays dont l’endettement préoccupe les marchés, comme la Grèce, doivent prendre “dès maintenant” des “mesures radicales”, afin d’en tirer un “double avantage”: “la réduction des déficits et le soutien des marchés”, qui leur permettra ensuite d’emprunter à des taux d’intérêt moins élevés.

Mais le retrait des plans de relance ne suffira pas et les réformes structurelles qui ont “un impact positif sur la croissance” doivent donc être “un élément fondamental de la gestion de la sortie de crise”, a insisté Pier Carlo Padoan.

Selon le rapport, les pays devront privilégier les mesures qui induisent un accroissement du taux d’emploi, jugées plus efficaces en termes de réduction du déficit public que celles qui passent par une hausse de la productivité de la main d’oeuvre. Une baisse du chômage réduit les prestations sociales et contribue donc à faire baisser le déficit, note l’OCDE.

Par ailleurs, “étant donné l’ampleur de l’assainissement budgétaire requis dans la plupart des pays”, il faudra à la fois réduire les dépenses et augmenter les impôts, estime-t-elle.

Mais ces hausses de prélèvements obligatoires doivent être limitées car elles ont un effet plutôt négatif sur l’économie, notamment s’il s’agit d’impôts sur les revenus et sur les bénéfices des entreprises.

En revanche, les “taxes vertes” peuvent avoir un impact “positif”, car elles réduisent le déficit tout en “encourageant le développement d’une économie plus durable”, a expliqué M. Padoan.

Côté dépenses publiques, il faudra ménager “les plus productives”, notamment dans l’éducation, la santé, la recherche et développement, les transports et les infrastructures de communication. La “priorité” dans ces domaines est plutôt “l’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques”, selon l’OCDE.