Tunisie – Economie : La reprise est-elle au rendez-vous ?

En effet, les exportations –moteur de l’économie tunisienne- ont augmenté de
23,7% durant le mois de décembre 2009. Ce bond est le premier après une année
2009 morose qui a vu les exportations reculer de 17,6%, après avoir cru de 21,8%
en 2008. Et le revirement est d’autant spectaculaire qu’en novembre de l’année
écoulée, la tendance était encore –fortement- baissière (-28,6%).

Cette reprise on la doit essentiellement aux
industries électriques et
mécaniques
(+47,5%) et à l’énergie (+43,2%), l’industrie du textile, habillement
et cuir n’augmentant ses exportations que de 16,5%. Seuls l’agriculture et
l’industrie agroalimentaire continue à connaître une évolution négative
(-11,2%).

Les importations sont également à la hausse (+32%), surtout dans les industries
mécaniques et électriques (+57,9%), l’énergie (+39,9%), mais sont en berne dans
l’agriculture-agroalimentaire (-21,3%).

Autre bonne nouvelle, les résultats de 2009 sont «globalement satisfaisants, en
tout cas meilleurs que prévu», indique M. Mohamed Nouri Jouini. «Fin 2008, nous
avions des inquiétudes», avoue le ministre du Développement et de la Coopération
internationale. «Mais grâce à la conjonction des efforts de tous», la Tunisie
s’en sort mieux que prévu.

Outre un taux de croissance de 3,1%, elle a pu «préserver ses équilibres
financiers intérieur et extérieur». L’investissement public –qui a évolué de
21,7%- et les programmes de soutien -mis en place y sont pour quelque chose :
ils ont généré 1% de croissance, qui s’ajoute au 2,1% provenant de l’activité.

Cela a permis en particulier de «maîtriser le chômage», malgré la perte de
38.000 emplois dans l’industrie. Ce fléau n’a progressé que de 0,5% -à 14,7%-,
«contre 3 à 5%, et même 10%, dans le reste du monde».

La Tunisie a également pu «maintenir la durée du chômage». Ainsi, rappelle M.
Mohamed Nouri Jouini, 62% des chômeurs trouvent un emploi au bout d’une année et
84% en deux ans.

Malgré la baisse des exportations, le déficit courant n’a pas dépassé les 2,8%,
et le déficit budgétaire s’est établi à 3,6%, alors que l’inflation a été
ramenée de 5% en 2008 à 3,7% en 2009.

Après avoir traversé –jusqu’ici du moins- la zone de tempête sans trop de
dégâts, l’ambition des pouvoirs publics est aujourd’hui de «retrouver le rythme
normal de la croissance et en assurer la pérennité à travers la mise en place
d’une structure développée de l’économie et un surcroît d’intégration dans
l’espace international», d’augmenter les
créations d’emplois «pour réduire le
chômage», et d’améliorer «sensiblement le niveau de vie» et de «garantir un
partage équitable des fruits du développement entre les catégories sociales et
les régions».

Ce sera là l’objet du «Plan de développement mobile» 2010-2014 récemment
présenté en conseil des ministres, et qui doit entrer en vigueur au début du
deuxième semestre 2010, indique le ministre du Développement et de la
Coopération internationale, après la présentation de sa mouture finale en mai
prochain à la Chambre des députés et à la Chambre des conseillers.