Une start-up lyonnaise à la conquête du marché porteur des petits satellites

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ésentent leur système de lancement de picosatellites le 1er février 2010 (Photo : Philippe Desmazes)

[03/02/2010 09:58:48] LYON (AFP) Mon premier est un Polonais de 26 ans, mon deuxième un Bulgare de 25 ans, mon tout s’appelle Novanano, une start-up lyonnaise qui a mis au point un système original de largage à bas prix de petits satellites, un segment du marché spatial en plein développement.

“Nous proposons un système révolutionnaire de largage de picosatellites”, des petits satellites d’un volume de 10 cm3, assure Spas Balinov, ancien étudiant bulgare à l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Lyon et directeur de la société, lancée en septembre 2009.

Il présente son système de largage de picosatellites, un parallélépipède d’aluminium d’à peine plus de 50 centimètres de long: “C’est un passager qui occupera un strapontin dans les lanceurs. Il s’appelle Flymate et son moteur interne lui permet de larguer jusqu’à trois picosatellites séparément, avec une vitesse et un intervalle de temps que nous pouvons déterminer”.

Flymate permet de placer en orbite basse de petites charges, “exactement là où nous le voulons”, ce que n’autorise pas l’actuel système qui date “grosso-modo, de l’ère soviétique et qui n’autorise que des largages en grappe. Il faut des semaines ensuite pour identifier chaque satellite”, assure-t-il.

Le Centre national d’études spatiales (CNES) s’enthousiasme, sur son site internet, pour ce “système ingénieux” de “boîte à lancer”, qui a a attiré lors du dernier salon du Bourget “spécialistes du secteur et industriels européens et russes, très intéressés par le mécanisme d’éjection, la pièce maîtresse et novatrice de Flymate”.

Le système a subi des essais de qualification au sol, notamment dans les laboratoires du CNES à Toulouse pour les essais en vide thermique.

“Nous allons en envoyer un dans l’espace avant l’été”, assure Stanislaw Ostoja-Starzewski, le jeune président polonais de Novanano, sans dire quel sera le pays opérateur, “la négociation n’étant pas terminée”.

“Pour le moment, nous visons le marché des laboratoires universitaires, car nous leur permettons de lancer leurs satellites et de faire des expérimentations en conditions spatiales de composants électroniques, par exemple, pour un coût moindre que sur la station spatiale internationale”, précise-t-il, soucieux de “démocratiser l’espace”.

Novanano a été chapeautée par un “incubateur d’entreprises”, Créalys, qui a déjà présidé à la création de 120 entreprises en France depuis 1999, avec un taux de survie de 83%. Novanano est par ailleurs en lice pour le concours “Oseo 2010”, organisé par Oseo, établissement public d’aide à l’innovation.

La jeune entreprise lyonnaise, qui vient d’embaucher un ingénieur en génie mécanique, travaille en partenariat avec l’INSA et le CNRS, entre autres, et prospecte dans les pays disposant de lanceurs pour petits satellites, comme la Russie, l’Inde, les Etats-Unis, mais aussi l’Union européenne.

Novanano a choisi Lyon pour s’implanter, notamment en raison de la proximité de la ville avec l’Italie, où l’agence spatiale européenne (ESA) finit de mettre au point le lanceur Véga. Spécialisée, avec le lanceur Ariane, dans les gros satellites, l’ESA travaille, avec le projet Véga, sur un lanceur plus adapté à des satellites de plus petite taille.