Tunisie : «Le commerce électronique ne se limite pas à lancer des sites web», déclare le ministre du Commerce

«Nous avons d’ores et déjà balisé le terrain au niveau de la législation
touchant l’activité du commerce électronique à tous les niveaux. Le cadre
réglementaire propice pour le développement du e-commerce a été mis au point,
reste que nous n’avons pas à ce jour remarqué un enclenchement réel de cette
activité dans notre pays», a déclaré Ridha Ben Mosbah, le ministre du Commerce
et l’Artisanat, lors de la conférence de presse organisée récemment au
CEPEX.

e-commerce12012010.jpgA ce jour, a précisé le ministre, bon nombre de projets touchant au commerce
électronique sont en cours d’examen au niveau du département. Deux jeunes
promoteurs comptent incessamment lancer leurs sites
 e-commerce. D’après le
ministre, le commerce électronique ne se limite pas à la construction des sites
web au nombre de 400 et auxquels manque la dimension interactive, il faudrait
aussi que la culture suive.

A ce jour, il n’y a pas d’appels d’offres lancés par des organismes publics et
gérés électroniquement de A à Z. Il faudrait donc, pour commencer, réfléchir
sérieusement à instaurer de nouveaux réflexes au niveau des institutions et
structures publiques et des grandes entreprises pour le lancement, entre autres,
d’appels d’offres en ligne afin de développer le commerce électronique et les
tractations commerciales en ligne.

Il faut reconnaître qu’à l’échelle internationale, la vente de produits de
consommation courante sur Internet représente un énorme marché. De par le monde,
tous les opérateurs économiques et particulièrement les détaillants y font
recours, c’est ce qui explique que tous disposent de leurs sites web aux travers
desquels, ils vendent leurs produits directement aux consommateurs. Mais ce
n’est pas aussi facile qu’on le pense, car au-delà de l’arsenal juridique visant
à protéger la vie privée et les données confidentielles des utilisateurs, il
faudrait développer une culture e-commerce et ce par le lancement de projets
pilotes.

Parmi les objectif cités par M. Ben Mosbah, résoudre les problèmes relatifs aux
moyens et procédures de paiement électronique avec le secteur bancaire et
Tunisie Télécom. Les projets test auxquels participeraient des concepteurs de
sites de e-commerce, des commerçants et également des consommateurs serviront
également à évaluer les dimensions pratiques et concrètes des sites en question
et leur efficience et leur fiabilité. Car en Tunisie, les plus grands
utilisateurs du paiement en ligne, près de 98%, sont des universitaires qui
procèdent à l’inscription à distance. Il faut envisager, précise le ministre, la
réalisation de projets qui gèrent des opérations de consommation courante,
telles l’achat de tickets, de produits ménagers ou autres en payant en ligne
avec toutes les garanties de sécurité et de fiabilité du système depuis le
déclenchement de l’opération d’achat jusqu’au paiement du fournisseur.

Par ailleurs, il va falloir greffer des pépinières électroniques sur les
pépinières déjà opérationnelles et les centres d’affaires, à l’échelle
nationale.

Pour ceux qui sont intéressés par des projets e-commerce, il existe au sein du
ministère du Commerce une direction de l’électronique dont la mission est le
développement des activités du e-commerce et l’assistance des nouveaux
promoteurs qui comptent opérer dans ce nouveau secteur.

Juste pour information : en France, les opportunités de croissance liées au
développement du e-commerce sont de l’ordre de 10 milliards d’euros de
transactions entre entreprises et particuliers au premier semestre 2008, 31,4
milliards d’euros estimés pour 2010 –et à la démocratisation d’Internet (parmi
les 21,1 millions d’acheteurs en ligne que compte la France, figurent désormais
des seniors, des femmes et des ménages modestes) poussent de plus en plus
d’entreprise à lancer ou à refondre une activité e-commerce.