Les banques britanniques devront être plus transparentes sur les rémunérations

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Un homme d’affaires devant la Banque d’Angleterre dans la City, le quartier financier de Londres, en 2005 (Photo : Alessandro Abbonizo)

[26/11/2009 16:12:28] LONDRES (AFP) Les banques britanniques devront améliorer leur gouvernance et être plus transparentes sur leurs politiques de rémunération, en révélant combien de leurs employés gagnent plus d’un million de livres, selon les recommandations définitives d’un rapport officiel publié jeudi.

David Walker, un vétéran de la City chargé en février dernier par le gouvernement de rédiger ce document, a préconisé que les banques publient dans leurs rapports de rémunération qui porteront sur les exercices 2010 et suivants, combien d’employés gagnent plus d’un million de livres, plus de 2,5 millions, plus de 5 millions et ainsi de suite par tranches de 5 millions.

Les banques devront de plus préciser la composition de ces rémunérations (salaires fixes, bonus et autres gratifications).

Les noms des employés en question ne devront toutefois pas être rendus public, contrairement aux Etats-Unis où les banques doivent divulguer l’identité de leurs employés les mieux payés.

M. Walker a également recommandé un encadrement renforcé des bonus, et notamment plus contraignant en termes d’étalement dans le temps, que les règles qui ont déjà été adoptées par le Royaume-Uni dans le sillage du G20.

Il a demandé à l’Autorité des services financiers (FSA) d’intégrer ces nouvelles exigences dans la réglementation bancaire dès l’an prochain.

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Dans la City, le quartier financier de Londres, le 18 septelbre 2008 (Photo : Shaun Curry)

M. Walker a aussi repris dans la version finale de son rapport des propositions provisoires qu’il avait annoncées cet été, visant à renforcer les pouvoirs et missions des conseils d’administration des banques.

Celles-ci devront se doter de comités du risque, en plus des comités de rémunération existants, et les administrateurs dits indépendants, c’est-à-dire qui n’ont pas de fonctions opérationnelles, verront leurs attributions renforcées.

Les réactions ont été très mitigées.

Le ministre des Finances Alistair Darling a aussitôt promis, dans un communiqué, d’appliquer l’ensemble de ces propositions.

De son côté, la FSA a estimé que les propositions complétaient les règles qu’elle avait déjà mises en place, et rappelé qu’elle avait déjà prévu de les revoir en 2010. Dans ce cadre, elle étudiera les recommandations du rapport.

Le prétendant conservateur au poste de ministre des Finances, George Osborne, a salué les recommandations, mais a toutefois regretté que M. Walker ne soit pas allé jusqu’au bout, en imposant aux banques de révéler le nom de leurs employés “millionnaires”, alors que le secrétaire d’Etat chargé de la City, Lord Myners, avait lui-même agité cette idée en septembre.

Mais David Walker a expliqué qu’il n’avait pas trouvé “le moindre début de preuve” qu’une telle mesure serait plus efficace que ce qu’il a proposé.

Le libéral-démocrate Vince Cable a critiqué sévèrement le rapport, y voyant “quelques petits pas en direction d’une plus grande transparence, mais loin d’être suffisants”.

Le cabinet de conseil aux actionnaires PIRC, considéré comme le porte-voix des petits porteurs, s’est quant à lui montré très déçu, en affirmant que l’on pouvait presque “entendre un soupir de soulagement” dans la City.

Enfin, l’Association des banquiers britanniques a estimé que le rapport avait “identifié les bonnes cibles”, en réclamant que les mesures de transparence soient appliquées par l’ensemble de la communauté internationale.