Etats-Unis : le sauvetage à la va-vite du groupe d’assurances AIG a entraîné des coûts supplémentaires

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éricain d’assurances AIG, le 17 septembre à New York (Photo : Stan Honda)

[17/11/2009 07:26:47] WASHINGTON (AFP) Le sauvetage du groupe d’assurances AIG concocté à la va-vite en septembre 2008 par la banque centrale américaine (Fed) a entraîné un coût supplémentaire de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour les contribuables américains, selon un audit officiel publié lundi.

“Dans sa précipitation à agir”, la branche new-yorkaise de la Fed, à l’origine d’un prêt d’urgence de 85 milliards de dollars consenti à AIG le 16 septembre, n’a “pas défini elle même les conditions” de son aide, reprenant simplement “un projet à l’étude par un consortium de banques privées”, conclut cet audit réalisé par Neil Barofsky, l’inspecteur général spécial chargé du contrôle des fonds publics mobilisés pour sauver le système bancaire américain

Le taux d’intérêt punitif associé à ce prêt a contribué à affaiblir davantage AIG, écrit M. Barofsky, et a réduit le pouvoir de négociation de la Fed pour obtenir des concessions de la part d’AIG à qui le groupe devait de l’argent.

En effet, écrit M. Barofsky, ce pouvoir de pression a diminué du fait même que “la menace d’une faillite d’AIG avait été levée par l’assistance accordée par la Fed de New York” au groupe.

Finalement, après la restructuration du prêt de la Fed à AIG dans le cadre d’une intervention concertée avec le département du Trésor américain en novembre, le coût total du sauvetage d’AIG s’est élevé à plus de 170 milliards de dollars.

Sur cette somme, écrit M. Barofsky, 62,1 milliards ont été “virés effectivement” par l’Etat directement à des contreparties d’AIG en vertu de la réalisation de contrats d’assurance contre le risque de défaut de paiement (CDS).

Finalement, le sauvetage d’AIG a eu pour résultat que “des dizaines de milliards de dollars d’argent public ont été acheminés directement et inexorablement aux contreparties d’AIG”, ajoute le rapport.

Pour M. Barofsky, il est difficile d’évaluer le véritable coût des actions de la Réserve fédérale tant qu’on n’y verra pas plus clair sur la capacité d’AIG à rembourser tous” les fonds avancés par l’Etat.

Le président de la Fed de New York au moment du sauvetage d’AIG était Timothy Geithner, l’actuel secrétaire au Trésor des Etats-Unis.