Pétrole : accord entre l’Irak et l’italien Eni pour le champ de Zoubaïr

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éoduc dans une raffinerie au sud de Bassorah (Photo : Ahmad al-Rubaye)

[13/10/2009 13:31:35] BAGDAD (AFP) L’Irak et un consortium international mené par l’Italien Eni se sont mis d’accord sur les conditions d’exploitation du champ pétrolier de Zoubaïr (sud), a annoncé mardi le ministre irakien du Pétrole Hussein Chahristani.

“Le consortium composé d’Eni, de Sinopec, Occidental Petroleum Corporation et Kogas a accepté le prix fixé par l’Irak”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bagdad.

“Ces compagnies sont donc qualifiées pour exploiter le champ de Zoubaïr et nous allons finaliser le contrat”, a-t-il ajouté.

Ce consortium, composé d’Eni (35%), du chinois Sinopec (20%), de l’américain Occidental Petroleum Corporation (20%), et du sud-coréen Korea Gaz Corporation (25%) avait refusé en juin le montant de la rémunération proposé par l’Irak lors d’un premier appel d’offres pour l’exploitation de ce champ.

Le consortium, qui réclamait d’être payé 4,80 dollars le baril, a depuis rabaissé ses prétentions pour accepter les conditions irakiennes de 2 dollars pour chaque baril extrait dans le cadre de l’augmentation de la production.

Le champ de Zoubaïr produit actuellement 227.000 barils/jour (bj) et dispose de réserves estimées à 4 milliards de barils, selon des chiffres officiels irakiens. Sa production doit être augmentée d’1,125 million de bj (mbj) d’ici six ans, selon les termes de l’appel d’offres.

Fin juin, les compagnies pétrolières internationales avaient refusé les conditions proposées par le ministère du Pétrole pour l’exploitation de cinq des six champs pétroliers et de deux champs gaziers offerts à la concurrence pour la première fois depuis 37 ans.

Seul le champ de Roumaïla (sud), qui recèle les plus grandes réserves de pétrole d’Irak, avait trouvé preneur avec la compagnie britannique BP Exploration Operating Company et la société chinoise CNPC.

Les autres compagnies avaient notamment jugé la rémunération par baril trop basse.

BP et CNPC ont accepté d’être payées 2 dollars par baril pour développer ce champ qui a des réserves de 17,7 milliards de barils. Ils devront s’associer avec des compagnies publiques irakiennes et partager la gestion des champs alors qu’ils financent leur développement à 100%. La production doit passer de 900.000 barils à 2,8 mbj.

Un deuxième appel d’offre doit être lancé à la mi-décembre, a confirmé Hussein Chahristani lors de la conférence de presse. Il devrait porter sur 15 champs pétrolifères et sera ouvert à 45 compagnies pétrolières.

L’Irak possède les troisièmes réserves du monde avec 115 milliards de barils, derrière l’Arabie saoudite et l’Iran. Cependant, il n’y a pas eu d’exploration et de développement depuis des décennies à cause des guerres et de l’embargo imposée à l’Irak en 1990.

Le pays produit actuellement 2,4 millions b/j et les revenus représentent 85% des recettes de l’Etat. Il exporte environ 2 millions b/j, la plus grande partie à partir des champs pétroliers autour de Bassorah, dans le sud.