Molex rompt les discussions sur une reprise de l’usine de Villemur

[02/09/2009 18:02:34] TOULOUSE (AFP)

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L’usine de Molex de Villemur-sur-Tarn, en avril 2009 (Photo : Remy Gabalda)

Le groupe américain Molex a annoncé mercredi “l’échec des discussions avec l’acheteur potentiel” de son usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) présenté par le gouvernement français et s’est déclaré “troublé” par la récente mise en cause du groupe par le ministre de l’Industrie Christian Estrosi.

Dans un communiqué, l’équipementier automobile américain a indiqué que “la société identifiée par le gouvernement français (…) ne semblait pas avoir un business plan pour l’usine de Villemur et ses salariés, et n’avait pas la volonté de faire les investissements de capitaux nécessaires”.

Par ailleurs, “Molex est troublé par la présentation erronée de ses efforts de ré-industrialisation”, a indiqué le groupe, en riposte aux reproches de M. Estrosi.

“Le moins qu’on puisse dire, c’est que nous avons été surpris, choqués” par le communiqué du ministre, a déclaré à l’AFP le vice-président Europe pour les ressources humaines, Markus Kerriou.

Dans un communiqué mercredi, M. Estrosi avait estimé que “la direction américaine de Molex ne se comporte pas comme elle devrait (…) Par son attitude particulièrement peu constructive elle bloque toute solution d’avenir” pour le site de Villemur-sur-Tarn, menacé de fermeture cet automne.

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ût 2009 à Vélizy (Photo : Lionel Bonaventure)

Si Molex ne négocie pas “de bonne foi avec le repreneur afin d’aboutir à un projet de reprise validé par les deux parties d’ici au début de la semaine prochaine”, le gouvernement demandera “officiellement aux constructeurs automobiles français de suspendre immédiatement toute commande de matériel incluant des produits fabriqués par Molex”, avait indiqué M. Estrosi.

Selon ce texte, “le seul obstacle au projet de repreneur est la position du groupe Molex” et le gouvernement est “prêt à financer intégralement le projet de reprise”.

Répondant au ministre, le groupe américain a affirmé au contraire que “le gouvernement français avait dit qu’il soutenait pleinement tous les efforts de réindustrialisation du site mais n’a pas été à même de trouver un repreneur approprié pour ses activités et n’a pas offert de garanties financières”.

“Molex est surpris par la menace de boycott du gouvernement français”, a ajouté sa direction, soulignant qu’il “pourrait mettre en danger le plan social et compromettre le processus de médiation”.

La direction a fermé l’usine depuis le 6 août en mettant en avant des raisons de sécurité, après un incident entre des salariés et un membre de la direction.

Alors que les salariés exigent un maintien de l’activité, le temps d’assurer une diversification, plutôt dans l’aéronautique ou la robotique, l’industriel a maintenu son projet de fermeture en octobre, ce qui aboutirait au licenciement des 283 personnes.