Nigeria : ultimatum d’un groupe armé aux employés du secteur pétrolier

[06/06/2009 17:10:16] LAGOS (AFP)

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émancipation du delta du Niger (Mend), le 17 septembre 2008 à Warri, au Nigeria (Photo : Pius Utomi Ekpei)

Le principal groupe armé du sud du Nigeria, le MEND, a donné samedi 72 heures aux employés du secteur pétrolier pour quitter la région, en annonçant une “attaque imminente” de grande ampleur, dans un message électronique.

Dans ce message posté sur internet, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND) lance un “avertissement final” aux “employés locaux et étrangers” travaillant dans les compagnies pétrolières, nombreuses à opérer dans la zone.

Il les exhorte “à évacuer la région dans les prochaines 72 heures en raison d’une attaque imminente”.

Cette opération, baptisée “Ouragan Piper Alpha”, “ne fera pas de distinction entre les tribus, les nationalités ou la race lorsqu’elle balaiera la région”, ajoute le texte.

“Cet avertissement s’adresse aussi aux exploitants du secteur pétrolier qui seraient tentés de réparer les oléoducs détruits”, prévient le communiqué.

Le MEND a déjà fait dans le passé des menaces de ce type, qui n’ont toutefois pas été suivies d’effet.

Le groupe, qui affirme se battre pour les populations misérables du delta du Niger en vue d’un meilleur partage des richesses, est accusé par les autorités de pratiquer des prises d’otages de ressortissants étrangers et de vandaliser les installations pétrolières.

Le MEND avait rejeté vendredi une offre d’amnistie réitérée la veille par le président nigérian Umaru Yar’Adua.

“Nous rejetons cette offre car, comme nous l’avons déjà dit, le gouvernement doit faire un geste en faveur de Okah pour que nous puissions le croire”, a indiqué le MEND dans un courriel à l’AFP, en référence à Henry Okah, leader présumé du groupe armé, arrêté en septembre 2007.

Accusé notamment de trahison, terrorisme et trafic d’armes, il encourt la peine de mort. Le MEND a plusieurs fois demandé qu’Henry Okah, qui serait souffrant, soit soigné à l’étranger, ce que les autorités nigérianes ont refusé.

En raison de l’insécurité, la production de brut nigérian est tombée de 2,6 millions de barils/jour en 2006 à environ 1,76 mb/j en avril, selon des chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).