«Nous voulons que cette journée de partenariat marque un nouveau départ dans
	le développement du Kef». A l’instar du gouverneur de la Banque centrale de
	Tunisie, tous les orateurs qui se sont succédé à la tribune de
	l’amphithéâtre de l’ISET du Kef, où s’est tenue, samedi 17 mai 2009, une
	rencontre de partenariat destinée à booster l’investissement dans cette
	contrée du Nord-Ouest de la Tunisie, ont martelé le même message à l’adresse
	des habitants de cette région : le Kef doit rattraper le temps perdu et sera
	doté des moyens nécessaires pour être en mesure de le faire. 
	M. Hédi Djilani -dont la mère, rappelle-t-il, est originaire de cette
	région- croit que le contexte est plus favorable que jamais –notamment avec
	l’arrivée d’un «nouveau gouverneur intéressé par l’économie et qui se trouve
	être un développeur»- pour «ouvrir une nouvelle page pour le Kef». 
Rappelant que ce gouvernorat est «le premier qu’a visité le président Ben
	Ali après le Changement», le président de l’UTICA a expliqué que «le
	développement est le fruit de la conjonction des efforts de toutes les
	parties» : de l’Etat qui met en place les infrastructures, des organisations
	qui encouragent les investisseurs à s’engager et «des habitants qui doivent
	faire connaître leur région». 
	«Il faut accélérer le rythme du développement», dira de son côté M. Hatem El
	Ammari, nouveau gouverneur du Kef. 
	Et l’injonction vient fort à propos quand on analyse la cadence à laquelle
	la région concrétise les projets conçus par des promoteurs nouveaux ou déjà
	établis. Ainsi, sur l’ensemble des projets sélectionnés lors de journées de
	partenariat ou des «Mercredis de la création d’entreprises» organisée en
	2007, «24 sont entrés en production, soit en cours d’exécution ou ont retenu
	l’attention des banques, et 12 autres projets sont en train de rechercher un
	financement», énumère M. Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie
	et des PME.
	Au total, le Kef compte aujourd’hui 51 entreprises –contre 7 en 1987-, dont
	2 seulement sont exportatrices –un nombre qui devrait grimper à 10, annonce
	M. Mohamed Ben Abdallah, p-dg de l’Agence de Promotion de l’Industrie (API).
Toutefois, le rythme des investissements –qui se poursuivent notamment avec
	l’arrivée au Kef d’importantes sociétés étrangères comme Coroplast (câbles
	pour automobiles) et Alternatif (textile)- va s’accélérer fortement avec le
	projet de Sra El Ouertane, estime M. Afif Chelbi. Qui a profité de sa
	présence au Kef pour annoncer que l’appel d’offres pour l’octroi de la
	concession d’exploitation du gisement de phosphate de Sra El Ouertane –un
	projet dont le coût est estimé à 15 milliards de dinars- avait abouti à
	l’établissement d’une «short list» de quatre grandes entreprises (Gubretas
	–Turquie-, RCF –Inde-, Vale –Brésil- et CNCEC –Chine) parmi lesquelles sera
	choisi «l’investisseur qui sera appelé à réaliser le projet après la
	réception des offres finales et leur évaluation avant la fin de l’année en
	cours». 
	Mais ce projet n’est pas le seul dont les pouvoirs publics escomptent un
	doublement des emplois –à 5.500- d’ici 2011. S’y ajoutent en effet une
	trentaine d’autres à réaliser dans le cadre de l’essaimage -avec le soutien
	de la CIOK (Cimenterie d’Oum El Klil), Poulina Group Holding, la SONEDE et
	l’Office national de la poste, avec près de 40 millions de dinars
	d’investissements devant permettre la création de plus de 900 emplois- et
	les 58 projets ayant suscité l’intérêt des bailleurs de fonds lors de la
	journée de partenariat du 17 mai 2009. De quoi mettre pour de bon le Kef
	-économiquement s’entend- sur orbite. 
		

