Tunisie : l’accord d’Agadir au secours du sud de la Méditerranée!

Entre autres thèmes majeurs traités lors du Forum international de Réalités
(23-24 avril dernier), on retient ici celui ayant porté sur la question de
savoir si l’Accord d’Agadir pouvait servir de base pour la création d’un
marché commun du sud de la Méditerranée.

M. Férid Tounsi, président exécutif de l’Unité technique de l’Accord
d’Agadir (Accord arabo-méditerranéen de libre-échange), a rappelé d’abord
les principaux objectifs dudit Accord et qui tendent à : stimuler le
commerce entre les quatre pays membres (Egypte, Jordanie, Maroc, Tunisie) et
surtout entre eux et les pays de l’Union Européenne ; développer
l’intégration économique à travers l’application des règles d’origine Pan
Euro Med ; et promouvoir les investissements européens et internationaux
dans l’espace Agadir qui compte plus de 120 millions de consommateurs.
Premier Accord de libre échange sud-sud, l’Accord d’Agadir vise la création
d’une zone de libre échange Euro Med, en passant par la suppression des
droits de douane sur les échanges entre les pays membres, et l’adoption du
certificat de circulation Euro Med considéré comme étant «un véritable
passeport des marchandises produites dans l’espace Agadir vers la zone Euro
Med».

Dans son exposé, M. Tounsi a présenté certaines situations liées aux pays du
sud de la Méditerranée, au Marché unique européen, et au Marché commun Sud
méditerranéen.

La situation actuelle du marché des pays du sud de la Méditerranée se
présente comme suit : plus de 250 millions de consommateurs ; c’est la
région du monde où le commerce intra-régional est le plus faible (moins de
5%) ; de surcroît, la zone Euro Med a attiré seulement 1% des
investissements étrangers européens ; ce qui fait qu’un effort de
coopération et d’intégration sud-sud est plus que nécessaire pour une
meilleure intégration régionale.

Quant au Marché unique européen, devenu une réalité depuis janvier 1993, il
se présente ainsi : 500 millions de consommateurs ; 2,5 millions d’emplois
créés depuis ; 800 milliards d’euros de richesse supplémentaire depuis ; et
60% des échanges commerciaux se font entre les pays de l’Union européenne.

Un Marché commun sud méditerranéen pourrait avoir pour avantages
l’intégration régionale et le développement des échanges commerciaux, la
création d’emplois, la création de richesses, et la contribution à la
prospérité et la paix dans la zone Euro Med. A cet égard, l’Accord d’Agadir
(concernant, rappelons-le, l’Egypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie)
pourrait faire de ce marché de plus de 120 millions de consommateurs le
noyau d’un futur marché commun sud méditerranéen.