Le sort de Chrysler, proche du dépôt de bilan, fixé par quelques créanciers

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ésenté par Chrysler en août 2007 après son rachat par le fonds d’investissement Cerberus (Photo : Bill Pugliano)

[30/04/2009 08:38:03] WASHINGTON (AFP) Le dépôt de bilan apparaît de plus en plus comme la porte de sortie inévitable pour Chrysler en raison de difficultés dans les discussions entre le Trésor américain et certains créanciers du constructeur automobile.

Selon des responsables de l’administration américaine, cités par le Wall Street Journal, “toutes les pièces sont en place” pour que Chrysler se place sous la protection de la loi des faillites, le Chapitre 11, pour poursuivre sa restructuration.

L’administration américaine a accordé jusqu’à jeudi soir au troisième constructeur automobile américain pour présenter un plan de restructuration viable assurant un retour durable aux bénéfices, sans quoi le dépôt de bilan serait inévitable.

Chrysler a axé ses efforts sur trois plans: un plan industriel (un partenariat avec l’italien Fiat), un plan social (pour réduire ses coûts de fonctionnement) et un plan financier (pour alléger le coût de sa dette).

Le plan social a reçu l’approbation des membres du syndicat automobile UAW, qui ont voté mercredi en faveur d’une convention prévoyant de larges concessions, dont l’engagement de la part des salariés à ne pas faire grève jusqu’à 2015, et ratifiant l’alliance entre leur société et Fiat.

Le PDG du constructeur américain, Robert Nardelli, affichait de son côté son optimisme auprès des salariés, auxquels il a envoyé un message laissant espérer un accord avec Fiat.

Le plan financier, en revanche, est devenue source de blocage. L’Etat demandait aux créanciers de renoncer à 71% de leurs créances. Pour leur faire avaler cette perte, il leur proposait du numéraire, et non des actions Chrysler dont la valeur est incertaine.

La dernière offre du Trésor, selon le WSJ, offrait aux créanciers une somme au comptant de 2,25 milliards de dollars pour qu’ils acceptent d’abandonner quelque 6,9 milliards de dollars de leurs créances sur Chrysler.

Une source proche du dossier avait indiqué mercredi à l’AFP que quatre banques — JPMorgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley et Goldman Sachs –, qui possèdent au total 70% de la dette, avaient accepté l’offre, mais qu’il restait un groupe de créanciers réticents: des banques plus petites et des fonds d’investissements.

D’après le Wall Street Journal, la banque JPMorgan Chase, qui dirige le groupe de créanciers, a donné 90 minutes aux 45 autres banques et fonds d’investissements pour voter sur la proposition du Trésor, mais “un nombre important des fonds a voté non”, précise le journal.

Au cours d’une conférence de presse donnée mercredi soir à l’occasion des 100 premiers jours de sa présidence, Barack Obama s’est cependant montré confiant dans l’avenir de Chrysler.

“J’ai en fait plus d’espoir qu’il y a 30 jours que nous puissions trouver une solution qui maintienne la viabilité de Chrysler”, a affirmé le président américain.

M. Obama a également assuré que si Chrysler choisissait de se placer sous le régime de la loi des faillites, il en ressortirait “dans une position encore plus forte”.

Interrogé mercredi soir par l’AFP, un responsable gouvernemental a commenté la situation en ces termes: “nous avons toujours dit que les négociations pouvaient aller jusqu’à la date butoir qui a toujours été le 30 (avril) à 23H59”.