Allemagne : la prime à la casse dope les ventes de voitures neuves en février

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îne d’assemblage d’automobiles Opel, à Eisenach, le 24 janvier 2008 (Photo : Jens-Ulrich Koch)

[03/03/2009 17:08:09] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Les ventes de voitures neuves ont bondi en Allemagne en février, essentiellement grâce à la prime à la casse, tandis que les exportations se sont effondrées, selon des chiffres annoncés mardi par la fédération du secteur (VDA).

Au total, 277.800 véhicules neufs ont été écoulés en Allemagne sur ce mois, soit près de 22% de plus qu’en février 2008. “Il s’agit du plus fort niveau de vente pour un mois de février depuis 10 ans”, a précisé le président de la fédération Matthias Wissmann, cité dans un communiqué.

Le rebond s’explique par le succès de la prime à la casse, une mesure contenue dans le plan de relance de 50 milliards d’euros du gouvernement allemand.

L’Etat verse une prime de 2.500 euros à tout propriétaire prêt à se séparer d’un véhicule d’au moins 9 ans pour le remplacer par une voiture neuve ou de moins d’un an.

Une modification de l’impôt sur les véhicules, qui ne se fonde plus seulement sur la cylindrée du véhicule mais aussi en partie sur ses émissions de CO2, a aussi soutenu le marché, souligne la fédération.

“Les nouvelles immatriculations de voitures ont retrouvé une croissance pour la première fois depuis six mois”, a-t-il souligné. “Nous avons la possibilité d’atteindre la barre des 3 millions cette année, malgré l’environnement difficile”, a-t-il ajouté affichant un optimisme qui détonne dans un secteur globalement sinistré. Jusqu’ici, il misait sur des ventes de 2,9 millions cette année, en baisse de plus de 6% sur un an.

La première économie européenne fait beaucoup mieux que ses voisins : en France, où une prime à la casse a aussi soutenu le marché, les immatriculations de voitures neuves ont quand même reculé de 13,1% en février. En Espagne, elles se sont effondrées de 48,8%, au Japon de 32,4%.

Certes, nous “sommes loin d’une reprise durable des marchés automobiles mondiaux”, a reconnu M. Wissmann. La chute de 51% des exportations l’illustre clairement, la production a dans la foulée diminué de 47%. A grand renfort de chômage partiel, les constructeurs ont entrepris une vaste réduction de leur production pour s’adapter à la baisse de la demande et réduire leur stock.

Mais le président du VDA se veut confiant. La prime à la casse est susceptible de servir de contrepoids cette année à des ventes à l’étranger en berne. Certains constructeurs ont déjà réduit leur programme de chômage technique en raison de la demande venue d’Allemagne, assure-t-il.

Si les plans de relance gouvernementaux mis en place dans les différents pays venaient à réveiller aussi la demande comme en Allemagne, “alors on pourrait voir une première reprise des ventes mondiales dans la deuxième moitié de l’année”, avance M. Wissmann.

L’impact de la prime à la casse sur le Produit intérieur brut devrait rester très mesuré, et n’empêchera sans doute pas la première économie européenne de connaître en 2009 la crise la plus sévère depuis l’après guerre.

Elle profite avant tout aux petites voitures, où excelle certes Volkswagen mais aussi les Français Renault ou Peugeot, souligne ainsi Alexander Koch, économiste chez Unicredit. Les constructeurs haut de gamme comme Audi, Mercedes (Daimler) et BMW sont pour le moment passés à côté.

“Mais la brutale récession va se poursuivre dans les quelques mois à venir et l’économie allemande a désespérément besoin d’impulsions positives jusqu’à ce que la demande étrangère se stabilise à nouveau”, juge-t-il.